Comme c’est étonnant (non). LREM et son grand gourou Macron l’Emmanuel ont exactement les mêmes éléments de langage et les mêmes cibles, les mêmes ennemis précisément que l’extrême-droite aux côtés de laquelle ils naviguent depuis des mois vers la reconquête électorale. Si l’on en jugeait d’après les seuls derniers résultats électoraux, ce qui serait une erreur selon moi et bien d ‘autres, voilà qui semble bien mal parti. Après la polémique stérile à base de fracturation hydraulique terriblement destructrice pour notre société, qu’il divise impitoyablement, sur ces hordes d’islamo-gauchistes fantasmés qui viendraient coloniser nos universités bien françaises, dont il conviendrait de protéger, à grands renforts de barbelés idéologiques, les racines identitaires, les attaques totalement gratuites contre de supposés « woke » qui n’existent que dans la tête de ces gens fanatisés, voilà que cet hypocrite sans vergogne ose se parer des vertus d’un féminisme qu’il incarne si peu. Déjà, le simple fait d’avoir embauché un ministre si peu soucieux de respect des femmes, ce Darmanin qui utilise son pouvoir pour s’acheter des faveurs sexuelles, aurait du le disqualifier d’emblée. Mais cela ne suffisait pas pour entretenir sa duplicité au delà du grotesque. Le voilà à présent qui se pique de se mêler de la tenue correcte exigée des jeunes filles en milieu scolaire, ce qui n’est pas précisément le niveau auquel devrait se situer sa fonction : celui du nombril des collégiennes ou des étudiantes qui s’habillent comme elles le veulent en raison d’un diction féministe bien senti qui édicte, à juste titre, que le corps des femmes leur appartient, et non pas aux gros relous dans son genre qui scrutent de leur regard libidineux ce qui devrait rester du domaine personnel. A moins de considérer que ce qui s’expose au regard est d’emblée susceptible d’appartenir sans autre forme de procès au susdit obsédé sexuel qui le mate, conformément à la fameuse parole policière machiste maintes fois entendues par des femmes qui s’arment de courage pour porter plainte pour viol, et qui s’entendent douloureusement demander dans quelle tenue elles se trouvaient, comme si cela devait justifier le moindre attouchement sans consentement.
Disant cela, Macron se montre pour ce qu’il est : le représentant réactionnaire d’un système patriarcal à l’agonie, qui tente de préserver les derniers restes d’un fonctionnement identitaire machiste dont nous appelons de nos vœux le dépassement salutaire. Voilà bien là une étrange filiation spirituelle, même ténue, avec un certain patriarche qui demandait à son ex parti, dont il a été dépossédé par une femme précisément, de retrouver davantage de « virilité« . On en sourirait presque si ce n’était si tragique, cette crispation réactionnaire qui enchaîne de vieux barbons, enfermés dans le donjon de leur logique paternaliste/ patriarcale. Puis, cerise sur le gâteau, contempler, du haut de sa sensibilité et de sa conscientisation antifasciste personnelles sur le sujet, le niveau pathétique que prend la parole présidentielle en osant s’en prendre frontalement aux tenant.e.s dont je suis d’une logique intersectionnelle, la seule qui permette pourtant de dépasser à la fois les clivages partisans, les conditionnements de genre et les recroquevillements identitaires. Le faire en se référant qui plus est à une ligne prétendûment universaliste, alors qu’il ne s’agit à mes yeux que d’un positionnement machiste, terriblement patriotard et franchouillard, voilà qui ne manque pas de sel. Celui sur la queue d’un vieil oiseau qui ne volera jamais bien au-delà des marécages électoraux sur lesquels il lorgne désespérément pour se maintenir à flot. C’est d’ailleurs son si infidèle ministre de l’Intérieur (de ses cabinets peu ragoûtants) qui en parle le mieux :
Tout est dit du positionnement identitaire de ce candidat là, qui n’incarnera jamais la moindre once de politique de transformation sociale, de progressisme humaniste, comme son bilan l’a déjà clairement démontré. Dans ces conditions, on ne me fera jamais prendre ce beau merle – continue donc de chanter ta rengaine terriblement conservatrice – pour le phénix qu’il n’est pas. A la rigueur, juste un paon, dont les vertus ne sont pas précisément l’harmonie de la mélopée… je ne me fierai jamais qui plus est ni au seul ramage, ni au seul plumage.
Va parader ailleurs. Tu es R.I.D.I.C.U.L.E