Good news in Bigreland… (Divers)

Bonsooooooir tout le monde!

Deuxième article de la journée, qui ne sera pas, ô surprise, un autre TFMA (ne me remerciez pas), mais en fait, un article personnel. Cela m’arrive, vous le savez, parfois, j’aime discuter de ce qui se passe dans ma vie personnelle et/ou professionnelle, et en cette fin d’année scolaire particulière, j’ai eu envie de partager avec vous.

Allons-y donc gaiment!

En septembre 2020, j’ai donc démarré une année scolaire plus que particulière à bien des égards. Tout d’abord, évidemment, il y avait toujours cette menace du CoVid qui planait au-dessus de nous, et il a donc fallu faire des concessions, accepter de devoir enseigner avec masques, ne plus pouvoir saluer ses collègues, manger avec les élèves dans les classes, désinfecter tout, tout le temps.

Cela a été lourd, très lourd (surtout lorsque les températures donnaient envie d’arracher cette saleté de notre visage). Ça a été aussi cocasse, parfois, ne fût-ce que dans les cas, rarissimes, où l’on découvrait le visage d’un élève pour la première fois (ou eux le nôtre: ‘Oh Madame, vous ressemblez à ça en vrai?’).

Mais en parallèle de tout cela, j’ai aussi et surtout changé de branche. Vous le savez pour ceux qui me connaissent ou me suivent depuis longtemps: je suis diplômée Professeure de Français Langue Maternelle et Langue Étrangère. Ce qui signifie que je peux enseigner le Français tant aux natifs qu’aux primo-arrivants qui doivent apprendre un minimum la langue avant de pouvoir demander l’asile.

Sauf que cette filière est souvent bouchée, en Belgique. Pour être ‘nommé’, et donc avoir un poste fixe jusqu’à la fin de sa carrière, il faut souvent qu’un autre prof parte à la retraite ou démissionne, qu’il ou elle ‘libère’ les heures. Or, les profs de Français, ce n’est pas ça qui manque.

En 2020, j’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et passer un examen externe prouvant mon bilinguisme en anglais, puisque, autre cocasserie, en tant que prof de Français comme Langue Étrangère, je suis considérée comme prof de langues. Me voici donc en possession d’un équivalent pour enseigner l’Anglais! Youpie!

Mais ce n’est vraiment que cette année que j’ai pu enfiler mes Wellington et sortir ma tasse de thé à fleurs pour enseigner cette langue que j’aime tant. Pendant dix mois, sans interruption (une première pour moi qui ne faisais que des remplacements jusque-là). Surprise: il apparait qu’en fait, je préfère donner cours de langue que cours de Français! Le comble! XD

Entre discussions culturelles (‘Madame, pourquoi les Américains ils disent ‘cookie’ et les Anglais ‘biscuit’?’) et syllabi de vocabulaire; entre passation d’oraux de langue (là encore, une première pour moi) et autres Pavlov s’installant tranquillou dans le chef des enfants (souvent, j’entrais dans une classe et étais accueillie d’un vigoureux ‘Good morning, sit down, thank you!’); j’ai donc franchement l’impression d’avoir trouvé ma voie pour de bon.

J’ai aussi changé de groupe de travail, fatalement. Mes collègues profs de Français sont toujours aussi géniales, je les adore et les retrouver à la salle des profs est toujours un plaisir (surtout qu’on a le même genre d’humour de merde), mais force m’est de constater que je fonctionne beaucoup mieux avec mes collègues de langue. Une vitesse de croisière s’était même tellement bien installée qu’en fin d’année scolaire, on a été toutes perdues de n’avoir plus rien à faire à part corriger les examens! XD

Mais, cet article a aussi vocation d’annoncer une grande nouvelle.

Après six ans à tourner en rond, à attendre que telle ou telle école m’appelle pour me proposer un remplacement (souvent prenant émotionnellement), à m’investir dans des établissements ne ‘pouvant’ me reprendre par la suite….ÇA Y EST, je suis ENFIN reprise en septembre sans avoir à m’inquiéter du lendemain!

Je vais ENFIN faire deux années scolaires complètes de suite, je vais ENFIN pouvoir préparer la rentrée avec mes collègues plutôt que m’incruster au dernier moment (je déteste ça). Je vais ENFIN pouvoir dire à ces élèves merveilleux que je vais les retrouver en septembre, qu’ils m’auront toujours comme titulaire, qu’on pourra encore parler du Seigneur des Anneaux, de Harry Potter et de séries Netflix entre deux points de grammaire.

J’ai sauté de joie, je vous l’avoue bien, et cela me fait encore un bien fou de l’écrire: j’ai un poste fixe pour la première fois de ma carrière.

I love my job.