En résumé, selon que nous soyons homme ou femme, « nous » n'avons pas les mêmes façons de réagir à l'addiction, à la douleur, nous ne nous servons pas des mêmes zones de notre cerveau pour contrôler nos émotions et les choses se complexifieraient même selon notre couleur de cheveux (les rousses, faites gaffe).
Pour Jeff Mogil, de l'Université MacGill de Montréal, l'avenir est à une science sexuée et l'urgence : sortir de l'unique modèle à pénis : «C'est scandaleux. Les femmes sont celles qui ressentent le plus la douleur et notre modèle de base dans les recherches sur la douleur, c'est toujours le rat mâle. Tous les ans ou tous les deux ans, notre équipe publie un papier montrant que ce que l'on croyait vrai auparavant ne fonctionne finalement que pour les hommes. Nous continuerons à faire que ces chercheurs se sentent mal, parce qu'ils passent complètement à côté des choses ».
Parenthèse : encore la preuve que les avancées de la biologie n'ont rien d'un enfermement dans un déterminisme de foire, mais creusent les différences, analysent les individualités et complexifient toujours un peu plus le prisme de la nature humaine, lui faisant perdre ses jalons d'immuabilité et d'homogénéité. Et c'est tant mieux.