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J’y vais, j’y vais pas ! J’ai hésité, huit jours de Souillac en Jazz jusqu’au 21, « A love supreme » à Cajarc le 24 et puis Carine Bonnefoy Quintet chez Martine, Pierre-Loïc et leurs amis de Tourtoirac ce samedi 26 juillet 2008. Serait-ce le concert de trop ? Allai-je faire une overdose outre-terres ? Finalement, j’embarquai Gérard journaliste fan de jazz vers le lagon, Gérard nous suit depuis des années. Un de ses fils fait le son d’Edouard Ferlet et joue de la contrebasse. On était resté sur notre faim l’an passé !
Pleuvra, pleuvra pas ? Je connais la question ! Nous sommes en salle.
Carine Bonnefoy, c’est un peu notre Maria Schneider, elle a un faible pour la composition pour grands ensembles mais ce soir elle ne joue pas de l’orchestre, elle joue du piano. Elle a peint le décor de belles mélodies, son jazz est coloré, son jazz est dansant, son jazz flirte avec le « latin ». L’orgue de Benoît Sourisse donne de la force à l’édifice avec André Charlier qui martèle les fûts.
En fait on est face à un trio piano, orgue, batterie ou plutôt un quartet façon mousquetaires tellement les basses à la main de Benoît sont inséparables de son jeu. La pianiste s’est inspirée du duo Petrucciani / Louiss cher à Souillac ! Le trio accompagné d’un duo bugle-trombone. Ce soir ce sont : Christophe Loilier dit Leloil dans le milieu marseillais, compagnon d’une autre jazzwoman Sylvia Versini, appelé le jour même pour remplacer Claude Egéa que nos pensées accompagnent et à qui « Jazz sur son 31 » consacrera une carte blanche en octobre et Damien Verherve qui promène sa coulisse du Splendid à Cap’tain Mercier où il retrouve d’ailleurs les Egéa, Sourisse et Charrier.
Carine orchestre ses deux duos. Sur « Gentle Cat », dédié à Berlioz, son chat, pas le compositeur ! elle met en avant les feulements des bugle et trombone qui s’alanguissent de leurs chaudes sonorités. Carine a un faible pour cette orchestration. Sur « Something to change » sorti en 2004, elle avait invité Stéphane Belmondo et Denis Leloup. Les souffleurs propulsés par la machine à swing, dans le vent de la Leslie, étalent un beau tapis moelleux où les trois autres viennent prendre du plaisir à dialoguer, à s’écouter, à s’amuser ensemble, la tête aux vents du Pacifique cher à Carine Bonnefoy.
Ce soir, il n’y a pas eu de trou de mémoire, n’est-ce pas Sourisse qui en parle encore, 13 ans après Souillac ! Ce soir, il n’y avait pas de Vieille Prune, mais Carine s’arrêtera encore à Souillac pour la déguster avec modération dans le chais de la distillerie.
Ce soir, le jazz était redevenu une musique de danse en pays d’Ans et il faisait beau à Tourtoirac.Robert Peyrillouphoto : Gérard Damès La Vie Corrèzienne