Cameroun – Serges Abakai : Développer le sens de la responsabilité

Publié le 30 juin 2021 par Tonton @supprimez

Issu d’une famille fortunée, le jeune élève s’adonne à la maçonnerie pendant les vacances pour cultiver en lui le sens de l’effort.

L’environnement brouillardeux, le ciel sombre. Il est 6 heures vendredi dernier au quartier Nkongoa sur la route de Mfou. Les herbes sur le sol sont couvertes de gouttes d’eau. On observe encore le pittoresque paysage forestier de ce côté. Tout est calme. Seuls les chants d’oiseaux sont entendus. Plusieurs maisons en construction s’y trouvent. Le sol bossu de ce terrain abrite tous les matériaux de construction. Sur place, de nombreux ouvriers dans un chantier du lieu parmi lequel Serges Abakai. Vêtu d’un pantalon jeans tacheté de ciment, d’un t-shirt sale, il a à ses pieds de vieilles tennis usées. Entre ses mains, le jeune garçon tient une pelle qui lui sert à mélanger les différentes variétés de sable permettant d’élever les murs de la maison. Depuis 5 h du matin, Serges y est et a déjà moulé une grande quantité de ciment. Ce dernier est payé en fonction du travail abattu.
Agé de 16 ans, Serge Abakai est élève en classe de Form 4 au Collège Privé Sainte Thérèse de Nkongoa où il fait la série scientifique. C’est un garçon responsable qui, dans le but de se faire de l’argent pour ses besoins personnels, cherche le travail par ci et par là. En cette période de vacances, il a porté son regard vers la maçonnerie car pendant ces moments, le quartier où il réside avec ses parents ; plusieurs maisons sont en chantier. Issu d’une famille aisée, Serges Akakai est le cinquième d’une fratrie de six.

Issu d’une famille nantie, il ne regarde pas sa condition. Il veut apprendre par lui-même à se faire de l’argent. L’adolescent dit faire cette activité pour pouvoir résoudre ses besoins personnels. « Je travaille dans les chantiers pour me faire mon propre argent parce que je ne peux pas tout demander à mes parents », explique-t-il. C’est après avoir accompli sa tâche ménagère tous les matins qu’il se rend au chantier à 5 heures pour travailler. C’est ainsi que s’organisent les jours de vacances de Serges Abakai du lundi au vendredi car le samedi pour lui est une journée de divertissement. Il va évacuer son stress de la semaine dans le football au stade de la GP (Garde Présidentielle) Obili. Il est également membre du club Matafemg. Il gagne par jour 1500 Fcfa, soit un montant de 7500 Fcfa la semaine. L’argent gagné est mis en sécurité dans sa caisse pour être utilisé plus tard en cas de besoin.

Serges rêve devenir un jour footballeur international et, dans l’incertitude de le devenir un jour, il fréquente en ayant un second plan pour ne pas être déçu demain. Le jeune garçon a le soutien de ses parents qui l’encouragent et l’accompagnent dans son processus de construction d’une vie professionnelle apte. La responsabilité du jeune garçon se voit déjà par ses capacités à chercher de l’argent.

Rosine Golbo (Stagiaire)