Certains SVT agréés en zone CEMAC tardent à s’approprier le train de la réforme pourtant « obligatoire dans tous ses éléments et d’application immédiate depuis son adoption ».
« Certains SVT (spécialistes en valeur du Trésor, NDLR) agréés opérant dans la Cemac tardent à mettre en œuvre ce cahier de charges en vigueur, obligatoire dans tous ses éléments et d’application immédiate depuis son adoption » en décembre 2019. Tel est le constat que fait Abbas Mahamat Tolli (photo), le gouverneur de la Beac, la banque centrale des six pays de la Cemac, dans une lettre circulaire rendue publique le 24 juin 2021.
Face à cette défaillance des banques agrées comme intermédiaires sur le marché des titres publics de la Beac, le gouverneur les enjoint de se « conformer, sans autre délai, au cahier de charges en vigueur ». « La non-application dudit cahier de charges expose l’entité concernée au retrait de son agrément en qualité de spécialiste en valeur du Trésor », menace le gouverneur de l’institut d’émission des pays de la Cemac.
pour respecter l’obligation qui leur est faite de céder annuellement sur le marché secondaire au moins 30% des titres publics qu’ils détiennent, les SVT préfèrent se céder ces titres entre eux, au lieu d’intéresser le grand public à ce type de transaction. Cette pratique, selon les financiers, créé les conditions d’une atonie du marché secondaire des titres publics dans la Cemac, en dépit du frémissement observé depuis l’année 2018. « Au 31 juillet 2020, le marché secondaire a connu un frémissement, avec 172 opérations d’achat-ventes de titres, pour un montant nominal de 392,54 milliards de FCFA, échangés à 393,2 milliards de FCFA. Cette évolution se situe en forte hausse, par rapport à la même période un an auparavant », souligne la Beac dans un rapport officiel. En effet, apprend-on, entre juillet 2018 et juillet 2019, seules 41 opérations avaient été enregistrées sur ce compartiment du marché, pour des titres d’une valeur nominale globale de 110,4 milliards de FCFA seulement.