Une de ce matin
Lorsqu’elle était présidente, Cristina Kirchner avait nationalisé les chemins de fer et repris sous la gestion publique la branche voyageurs, laissant le fret en concession au privé. Hier, le tout nouveau ministre des transports a annoncé qu’il ne renouvellerait pas la concession au-delà de son échéance en mars 2023, eu égard aux mauvais résultats de cette activité. La décision du ministre a été publiée hier au Bulletin officiel de la République argentine.
La société publique Belgrano Cargas y Logística (fret et logistique), qui opère trois lignes différentes, passera au public à 100 %, elle devrait absorber les trois autres sociétés (Sarmiento, Roca et Mitre) pour lesquelles le gouvernement envisage à terme des partenariats public-privé.
Vu ce que donne ce type de solution dans les pays du « Primer Mundo » (c’est-à-dire nous) qui l’ont mis en place (le privé s’enrichit au-delà de l’imaginable, l’État s’appauvrit et le contribuable y perd sa chemise), il n’est pas sûr que ce soit là la formule magique pour revenir à un service sain, adapté à la lutte contre le réchauffement climatique et à des résultats sociaux équitables, mais l’Argentine est étranglée par une énorme dette contractée il y a trois ans par le président Mauricio Macri. Elle n’a probablement pas d’alternative.
C’est assez pour faire grincer des dents dans les milieux de l’économie libérale et chez les hommes politiques de droite, tendus comme des arcs en vue des élections de mi-mandat. Surtout que du côté agricole, la fâcherie des producteurs de viande continue. La droite croit donc voir dans cette décision la main (diabolisée) de Cristina Kirchner.
Mais de l’eau va encore couler dans les rivières à haut débit de l’Argentine.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour
aller plus loin :
lire l’article de La Nación hier