Le marché secondaire des titres publics ne parvient pas à décoller en zone Cemac. Pour la Beac, certains Svt ne remplissent pas leur fonction d’animateurs pourtant inscrite dans leurs cahiers de charge.
« Certains Spécialiste en valeur du trésor agréés opérant dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale tardent à mettre en œuvre le cahier de charge en vigueur, obligatoire dans tous ses éléments et d’application immédiate depuis son adoption en décembre 2019 », peut-on lire dans la circulaire rendue publique le 24 juin dernier par Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Une réalité que gère mal le patron de l’émission des pays de la Cemac qui exige la conformité de ce cahier de charge sans autre délais. Pour le responsable de la banque, le non application dudit cahier de charge expose l’entité concerné au retrait de son agrément en qualité de Spécialiste en valeur du trésor (Svt).
Toutefois si dans la forme, le texte dévoile l’intention du manager, il n’en demeure pas moins que dans le fond, la note soit floue sur les aspects non respectés dans ces cahiers de charge. Mais, l’on se souvient qu’au cours d’un atelier sur la dynamisation du marché secondaire des titres, organisé le 9 février dernier à Douala par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, les Svt avaient été durement accusés de ne pas véritablement participer à l’animation du marché secondaire comme prescrit.
Marché secondaire
D’ailleurs au cours de cette rencontre, le journal Ecofin avait révélé que pour respecter l’obligation qui leur a été faite, de céder annuellement sur le marché secondaire au moins 30 % des titres publics qu’ils détiennent, les Svt ont préféré se céder ces titres entre eux, au lieu d’intéresser le grand public à ce type de transaction. Une pratique qui selon les financiers, créé les conditions d’une atonie du marché secondaire des titres publics dans la sous-région, en dépit du bourdonnement observé depuis 2018. « Au 31 juillet 2020, le marché secondaire a connu un frémissement, avec 172 opérations d’achat-ventes de titres, pour un montant nominal de Fcfa 392,54 milliards, échangé à Fcfa 393,2 milliards. Cette évolution se situe rn forte hausse, par rapport à la même période un an auparavant », souligne la Beac dans un rapport officiel. En clair, apprend-on, entre juillet 2018 et juillet 2019, seules 41 opérations avaient été enregistrées sur ce compartiment du marché, pour des titres d’une valeur nominale globale de Fcfa 110,4 milliards.