Querelle foncière au canton Bell : La position des chefs Sawa du Wouri

Publié le 29 juin 2021 par Tonton @supprimez

Réunie le 20 juin 2021 à Douala, l’Association des chefs traditionnels des villages Sawa du Wouri a mis un point d’honneur sur la querelle entre les natifs du canton Bell au sujet des terres de Njo Njo.

Il faut peut-être revenir sur cette affaire de la communauté Bonanjo, il s’agit en principe de ce qu’il convient d’appeler le scandale foncier avec 1500 hectares de terrain de Dinde qui a secoué ladite communauté. Le chef supérieur du Canton Bell, Sa Majesté Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell avait pris l’initiative d’aller négocier avec un partenaire pour créer une ville futuriste dans l’avis des autres villages et familles du canton Bell. Ce qui a provoqué un tollé de mécontentements. L’autorité traditionnelle avait alors fait prévaloir tout son pouvoir en suspendant certains notables de leurs fonctions. Le cas de la figure emblématique de l’historien Valère Epée qui avait «osé critiquer la démarche sans concession du chef Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell», nous explique-t-on. Une démarche mal appréciée par l’immense majorité des fils et filles Belloises.

Entre soupçons de vente et accusations de tout genre, on a frôlé le pire. Au milieu des contestations et des conflits ouverts, la situation est allée dans les tous les sens avec d’immenses conséquences: «les frères d’un même village ne se parlent plus. C’est une guerre ouverte qui ne dit pas son nom avec le chef supérieur qui s’est replié sur lui-même complètement», explique un fils Njo Njo qui a préf

En faisant donc le contour de cette affaire foncière qui divise les enfants du même village, les dignitaires Sawa du Wouri ont invité «toutes les parties à la retenue» et ont «exprimé leur solidarité à ceux qui veulent que la terre de Njo Njo reste aux familles et enfants Njo Njo», peut lire dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Et comme il fallait entonner l’hymne de la paix et de l’unification, les chefs ont demandé «aux acteurs de cette crise malheureuse d’écouter la chanson du regretté Francis Bebey dans son titre, Douala o mulema (Douala dans mon cœur Ndlr »

D’autres points ont aussi meubles la rencontre. On peut citer entre autres le désordre urbain dans la ville de Douala, la promotion des enfants Sawa à des postes de responsabilité, le cas des professeurs Guillaume Ekambi Dibongue et Henry Désiré Modi Koko, nommés recepctivement dans les fonctions de vice-recteur et secrétaire général à l’université de Douala. Il en est de même de Fritz Ntonè Ntonè, nommé Pca des Adc.

Et pour terminer, les chefs traditionnels ont demandé aux autorités administratives de restaurer l’autorité traditionnelle en remettant le vocable de «Chef Coutumier» contrairement à celui de «Chef Traditionnel » utilisé par l’administration publique: «Face aux nombreux abus et à la confusion qu’entraine l’utilisation du vocable «Chef traditionnel», l’association des Chefs des villages Sawa du Wouri propose au Gouvernement le retour à l’usage de l’appellation «Chef coutumier» utilisé jusqu’à la publication du décret de 1977 sur les chefferies traditionnelles….L’appellation «Chef coutumier» s’avère plus explicite et moins polémique que «Chef traditionnel», soutiennent-ils.

Alphonse Jènè