Dehors tout au fond des jardins
Les pommes tombent des branches
Au milieu de la nuit,
A l’abri de tout regard. –
Mais cette chute, mon coeur la ressent.
Sur le rebord de notre fenêtre
Les oeillets sont en germe
Ils poussent
Et s’enracinent déjà. –
Mon coeur le perçoit.
Il est un poirier
Dehors dans un champ ;
Il est en train de mourir. –
Mon coeur éprouve la douleur
De son agonie.
Toi mon coeur sans repos
tu portes joie et douleur pour tout,
Pour chaque créature :
Chaque plante, chaque homme, chaque animal.
Pourquoi donc ?
L’âme, dans laquelle tout devient,
Dans laquelle tout disparaît :
Oui, Dieu vit aussi en moi
Je ne fais que trembler en accord
Avec son œuvre vive et agissante.
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Nathan Katz (1892-1981) – Comme si nous pouvions connaître l’éternité (Nadir, 1987) – Traduit de l’alémanique par Herbert Holl et Kza Han.