Titre : Le château des étoiles, INT1 : 1869 : La conquête de l’espace – Vol 1
Scénariste : Alex Alice
Dessinateur : Alex Alice
Parution : Septembre 2014
Le château des étoiles est une série que j’ai découverte en lisant une chronique à son propos sur un blog. La conquête de l’espace au dix-neuvième siècle était, à mes yeux, une thématique originale et intéressante. Cette histoire est née de l’imagination et de la plume d’Alex Alice en charge du scénario, des dessins et des couleurs. Cet auteur m’est sympathique depuis ma lecture de la série Le troisième testament dont il était en charge des illustrations. Par contre, je dois bien avouer que je n’ai pas souvenir d’avoir lu d’autres œuvres fruits de son travail.
Exploration, mystère et politique.
Le château des étoiles est une série au long cours actuellement composée de dix-huit tomes. L’album que j’évoque dans cette critique appartient à une édition intégrale de la saga. Il s’intitule 1869 : LA conquête de l’espace – Volume 1. On y trouve les trois premiers épisodes de l’aventure. La couverture nous présente une galerie de cinq personnages. Ils encadrent une montgolfière spatiale qui surplombe la Terre. Le ton général que dégageait ce premier contact visuel m’a immédiatement fait penser aux ouvrages de Jules Verne que je lisais durant mes tendres années. L’époque durant laquelle se déroule l’histoire couplée à la dimension a priori fantastique du propos ont sûrement facilité cette filiation de ma part.
Le prologue nous présente une femme s’apprêtant à s’envoler dans une montgolfière. Elle souhaite monter à une altitude jamais atteinte dans l’espoir de détecter l’éther, un élément mystérieux ouvrant des perspectives extraordinaires. Son mari, resté au sol avec leur fils, l’incite à ne pas mener cette dangereuse expérience. Mais la scientifique veut mener à bout à son projet et s’envole vers les hauteurs. Elle ne reviendra pas vivante… En quelques pages, le scénario offre une intensité dramatique qui prend aux tripes mêlant drame, espoir, tristesse et mystère. Un programme alléchant…
L’intrigue se construit donc autour de l’éther. Les enjeux politiques sont importants car nombreuses sont les puissances à vouloir mettre la main sur cette substance. Le mari de la femme disparue semble être la pièce manquante pour interpréter les notes de la défunte. La mise en place est efficace et offre la place à de nombreux rebondissements. Un vrai suspense s’installe dès les premières pages.
Le personnage principal reste néanmoins à mes yeux Séraphin, le jeune garçon. On vit l’aventure à travers son regard. Le fait que ses pérégrinations lui font rencontrer Hans et Sophie donne une petite touche « club des cinq » à la lecture bien agréable. De plus, à cette quête scientifique mêlant exploration, mystère et politique, Séraphin ajoute aussi une dimension émotionnelle forte. En effet, travailler sur l’éther revient à poursuivre à travailler sur l’œuvre qui a coûté sa vie à sa mère. Cela enrichit naturellement et subtilement l’intensité dramatique de l’ensemble.
Comme je l’évoquais précédemment, Le château des étoiles fait penser à l’univers de Jules Verne du fait de l’époque, du goût de l’aventure, de cette dimension fantastique et scientifique. Il faut y voir un compliment car je trouve les ingrédients merveilleusement cuisinés pour nous offrir un ensemble équilibré. Chaque aspect est bien dosé et enrichit l’ensemble. Cela offre une densité narrative intéressante et un univers de lecture prenant. Une belle réussite !
Pour conclure, j’ai pris énormément de plaisir à lire cet album. Dès les premières pages, je me suis laissé prendre par l’histoire et ma curiosité n’a cessé de croître. Je trouve l’ambiance particulière et très immersive, le scénario est dense et équilibré. Je ne vous cache pas que j’ai hâte de me plonger dans la suite des aventures de Séraphin. Mais cela est une autre histoire…