"Argentine unie", dit le gros titre
C'est la devise du mandat présidentiel
En dessous : "Le nombre des morts augmente"
(Ce qui est une évidence : à chaque jour qui passe...
Pourtant depuis quelques jours,
le nombre de décès quotidien décroît lentement)
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Hier, le président Alberto Fernández a réuni 22 gouverneurs ou vice-gouverneurs (sur les 24 entités fédérées qui constituent l’Argentine) au Centro Cultural Kirchner à Buenos Aires : ensemble, ils ont rendu hommage aux 92 000 morts du covid dans tout le pays depuis le début de la pandémie.
Belle cérémonie sobre et
recueillie, avec tous les cultes existant en Argentine et quelques musiciens, qui fait ce matin la une de La Prensa. On y voit le président
et son opposant en chef, le chef de gouvernement de la Ville Autonome
de Buenos Aires, qui se saluent avec chaleur en partageant l’abrazo
national (pas très geste barrière, mais que voulez-vous ?
Entre deux Argentins vaccinés, c’est difficile à empêcher).
Toujours est-il que cette généreuse accolade marque une trêve
entre les deux hommes après l’attitude très hostile que
l’opposant avait déployée ces derniers mois en faisant feu de
tout bois pour se démarquer du président.
Le président et les gouverneurs (photo Casa Rosada)
A droite, quelques mauvaises
langues prétendent que Alberto Fernández s’est dépêché
d’organiser cet hommage pour éviter d’avoir à le faire après
que le pays aura atteint le seuil de 100 000 décès. C’est
possible en effet et après tout, dans une année électorale où
l’opposition ne recule devant rien pour déconsidérer la majorité,
allant jusqu’à la calomnie pure et simple, ce serait de bonne
guerre. Mais peut-être a-t-il simplement voulu accompagner, par un
acte symbolique fort, les sévères mesures de confinement du pays
qu’il vient de mettre en place jusqu’au 9 juillet inclus,
l’anniversaire de la déclaration d’indépendance. Cela fera en
effet deux ans que les deux fêtes nationales, le 25 mai et le 9
juillet, ne peuvent pas donner lieu aux festivités habituelles.
Une petite fille, toute de blanc vêtue, a allumé des bougies
Et cette interprétation est d’autant plus vraisemblable que le chef d’État, qui était invité cette semaine par Emmanuel Macron à Paris pour participer à une réunion internationale, vient de renoncer à son voyage en France, sur lequel l’ambassade travaillait d’arrache-pied depuis quelques semaines… En annonçant cette annulation, le président argentin a fait savoir qu’il souhaitait montrer l’exemple et à être le premier à restreindre ses déplacements, déclaration qui souligne l’impudence de son prédécesseur qui s’est, quant à lui, envolé aujourd’hui pour l’Espagne où il va faire la promotion de son bouquin. Or cela peut difficilement passer pour un motif impérieux de sortie du territoire national et on est surpris que l’Espagne accepte ce genre de choses puisque l’Argentine est en zone rouge pour l’Union Européenne. Quand on sait par ailleurs que Mauricio Macri ne respecte pas les quarantaines qui sont imposées aux voyageurs à leur arrivée que ce soit en Europe ou en Argentine, qu’il n’hésite pas à sortir de son hôtel pour aller se promener sans masque dans les rues de la ville où il débarque, même lorsqu’il n’était pas encore vacciné !
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
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