La saison 1 était une claque inattendue et même si on a pris notre temps pour l'apprécier à sa juste valeur, la saison 2 de Black Summer l'est encore plus.
En apocalypse zombie, des hommes et des femmes se battent pour survivre. Un pitch minimaliste qui résume pourtant parfaitement Black Summer dont la saison 2 (notre critique de la saison 1) vient d'être diffusée sur Netflix ce 19 juin, oui on a un peu de retard, mais qu'on vous conjure d'aller voir si vous aimez les trucs de zombies qui déconnent zéro.
©netflixOn avait dit que Fear The Walking Dead était la meilleure série de ce genre, c'est sûr que face à ou , ça pouvait être le cas. Mais force est de constater que FTWD fait bien pâle figure comparée à Black Summer et à son ambiance anthologique réussie et son action brutale et complètement énervée. Pourtant, rappelons-le aux narcoleptiques du fond, rien n'était gagné dans la mesure où cette série " original Netflix " était développée comme le préquel réaliste de . Loin s'en faut, adieu les irrévérences et le ton enjoué, Karl Schaefer fait donc appel au cinéaste John Hyams pour écrire et réaliser conjointement les épisodes de cette nouvelle série ! Une réussite percutante, encore plus incontestable d'après cette saison 2.
Fear The Black Winter
Là où le show de Netflix excelle par rapport à ses consœurs de AMC ou d'ailleurs, c'est en deshumanisant totalement ses personnages. De ce fait, Black Summer devient un produit complètement halluciné, tant dans son traitement de la violence que dans sa forme visuelle. Pourtant, la dimension de réalisme écrase le show, racé et guttural, même si de pâles incohérences ou raccourcis narratifs viennent par moment assombrir une image noire à souhait.
En reprenant le format anthologique, la série va et vient entre les différents personnages perdus dans une survie de tous les instants. Certains épisodes, d'une durée moyenne de 35 minutes, ne se focalisent que sur un groupe quand d'autres tentent de tous les montrer et ce via u ne narration post-moderne qui accentue encore la scission entre eux, rendant floue la différence entre flashbacks, moments présents ou flashforwards. L'assaut sur une maison est par exemple montré sous l'angle des différents protagonistes, assaillants et défenseurs, chronologiquement ou pas pour appuyer l'hystérie générale.
©netflixCar dans Black Summer, pas de place pour l'optimisme, tout est affaire de défiance et de trahisons, les bas fond de l'âme humaine de personnages à jamais débarrassés de leurs repères, du peu humanité qu'il leur restait. A ce titre, Jaime King et Zoe Marlett forment un duo mère-fille absolument épatant, où l'amour familial se heurte aux terribles décisions et traumatismes inhérents à ce genre d'apocalypse. Comme leur fuite loin des villes surpeuplées, ces anti-héros s'enfoncent dans l'immensité enneigée des Rocheuses et sombrent dans une violence omniprésente, assourdissante, qui nous fait perdre également nos moyens.
Ainsi, non seulement la narration brouille le fond de Black Summer, mais la mise en scène finit de la rendre erratique et perturbée mais parfaitement immersive. Avec une caméra à l'épaule plongée au cœur de l'action, les réalisateurs s'amusent à nous pousser dans nos retranchements en plus de nous emporter au plus près de ces horreurs. En de longs plans séquences aux raccords discrets et généralement malins, difficile de perdre une miette de cette frénésie, surtout face à des zombies aussi vifs que ceux de 28 jours plus tard. C'est sanglant, c'est violent, c'est méchant, mais d'une pareille apocalypse, c'est tout ce qu'on attend.
Plus incisive que la première saison, Black Summer transforme l'essai et nous propose enfin avec cette nouvelle fournée d'épisodes la série de zombies que l'on méritait.