Netflix a beau tenter depuis des années, elle n’y arrive pas. Dans le domaine des comédies multi-cam, La Famille Upshaw continue de proposer des intrigues ennuyeuses et blagues stéréotypées. Les clichés s’enchaînent et l’aspect comique de la série ne décolle jamais. La Famille Upshaw aurait pu être une comédie transgressive et amusante mais elle n’en est rien. On retrouve tous les poncifs de la comédie afro-américaine que l’on a déjà pu voir depuis vingt ans sur le petit écran là où justement La Famille Upshaw aurait pu être plus originale. Les dialogues sont répétitifs, les intrigues ennuyeuses et les personnages manquent cruellement de développement. Là où d’autres comédies savent faire du neuf avec du vieux, La Famille Upshaw fait tout l’inverse et s’enferme dans une forme régressive de la comédie en multi-com comme si l’on avait déterré cette création des fonds de placard d’une production des années 90.
Le quotidien d'une famille de la classe ouvrière afro-américaine dans l'état campagnard de l'Indiana.
Créée par Regina Y. Hicks et Wanda Sykes, La Famille Upshaw donne cette mauvaise impression que tout est daté. Rien n’est vraiment moderne dans la façon de faire de la série et l’échec est dû à un scénario fainéant qui se contente de copier-coller tout ce que la comédie afro-américaine a pu faire dans les années 90 et au début des années 2000. Je n’attendais pas grand chose de La Famille Upshaw et je suis tout de même déçu ce qui est assez problématique. L’esthétisme de la série et de ses décors rappelle des comédies des années 70 et les blagues se prennent constamment les pieds dans le tapis des clichés du genre. Bien qu’il y ait un point de vue féminin (ce qui est probablement l’élément qui contraste par rapport aux comédies des années 90), tout est construit autour de Bennie (incarné par Mike Epps) qui tient un garage automobile à Indianapolis. Il vit avec sa femme Regina (incarnée par Kim Fields) et leurs deux filles Aaliyah et Maya. Nous avons un autre enfant, Bernard, d’une ancienne relation.
Tous les personnages sont coincés dans des running gags répétitifs et surtout peu inspirés. La base même de l’humour de La Famille Upshaw est donc de Bennie est son incapacité à être responsable. Si cela peut être amusant dans une vieille comédie, c’est ici rébarbatif et surtout ennuyeux. Durant ces dix premiers épisodes (une saison 2 de 10 épisodes est déjà prévue) j’ai plus passé de temps à regarder ma montre qu’à réellement prendre de plaisir à rire. Car je n’ai pas ri une seule fois. Et c’est véritablement problématique dans le sens où La Famille Upshaw est estampillée comédie. Là où j’aurais aimé voir une comédie qui transgresse les règles et parvient à soulever des sujets importants en 2021, elle se contente de faire tout ce que l’on a déjà vu par le passé. Le côté anti-héros de Bennie ne permet pas d’apporter une quelconque forme au personnage ni de rendre ses blagues beaucoup plus amusantes. Les raccourcis qui prend Bennie dans sa propre vie symbolisent parfaitement tout ce que je vais faire : prendre un raccourci et abandonner cette comédie.
Note : 3/10. En bref, ce n’est pas avec La Famille Upshaw que Netflix va réussir à nous offrir une comédie afro-américaine inspirée et originale.
Disponible sur Netflix