Cameroun : Statu quo dans le secteur musical à l’Est

Publié le 28 juin 2021 par Tonton @supprimez

La célébration tout récemment de la fête de la musique a permis de mettre à nu les tares qui plombent l’éclosion de la musique de la région de l’Est.

Loin du succès antérieur du groupe emblématique à succès Patengué, les artistes musiciens de la région du soleil levant peine depuis les lustres à s’affirmer sur le plan national. La région de l’Est regorge des talents musicaux cachés et gâchés faute de production et de promotion de leurs multiples œuvres : « Nous avons des difficultés par rapport à la production, à la promotion. Cela fait que nous ne sommes pas visibles dans le monde du show bizz » laisse entendre Dob Saint Denis, artiste musicien originaire de la région de l’Est et résident à Bertoua. Et à son frère Ngock Toussaint d’ajouter : « Dans la région de l’Est, nous n’avons pas de producteur, pas d’organisateur de spectacle, nous volons de nos propres ailes ».

Sur la voie du succès, le soutien de l’élite locale est réclamé par de nombreux artistes : « Nos élites ne font vraiment pas d’ efforts pour nous soutenir, ils ont besoin de nous seulement pour des meetings politiques. Ailleurs on voit des artistes soutenus par une élite, ou un homme d’affaires qui prend un artiste par la main, paye son studio, finit son produit, sa promotion, parfois ils sont appelés à l’extérieur. Le manque de professionnalisme est également un gros handicap pour les artistes musiciens du soleil levant : « J’ai remarqué que la région de l’Est a de la très bonne musique, mais certains sont auteur compositeur, arrangeur, producteur, manager etc.…et ça ne peut pas donner. Certains ne veulent pas sortir pour voir comment les choses se passent ailleurs. D’autres une fois qu’il a un album sur le terrain ils se prennent la tête et ils oublient qu’il faut travailler » nous confie André Onana Kombi. Le Ministère de la culture lui invite les musiciens à tendre vers la perfection : « Les producteurs mettent beaucoup de moyens en jeu, il faut donc que les artistes cherchent à créer ce qui touche les sensibilités du public » conseille Parfait Olinga Bikonga, le délégué régional pour l’Est du Ministère des arts et de la culture. Mais les artistes du soleil levant qui évoluent en rang dispersé peuvent retrouver leur salut en accordant leur violon en synergie et loin des conflits de groupes.

Charles Mahop