Suite aux consultations électorales (régionales et départementales) d’hier, je vois certain.e.s, sur les réseaux sociaux et dans les médias, se gargariser du fait que l’extrême-droite n’emporte aucune région.
Certes, c’est sans doute une bonne nouvelle. Toutefois, c’est d’une part comparer des choux avec des cailloux, tant des élections locales et une présidentielle n’ont franchement rien à voir. Plus grave, c’est en outre sans compter sur la diffusion des idées d’extrême-droite bien au delà de son cercle restreint, comme on peut tous les jours le constater notamment avec un tel vecteur de peste brune qu’est le Printemps républicain, qui ne fait que semer la haine de l’Autre, du gauchiste au musulman, quand ce n’est pas la même personne… On a bien vu ce qu’ont donné ces étonnantes (pour le non initié) séquences maccarthystes de chasse aux islamo-gauchistes, suivie aussitôt, après les décolonialistes, par celle de ces « woke » qui n’existent pas d’avantage que dans l’imaginaire de ces haineux là.
J’ai souvent écrit ici qu’il n’y avait vraiment que l’épaisseur d’un cheveu entre LR et le RN, que ce soit par rapport à l’immigration, la sécurité, le respect des droits humains, ou le mépris social si unanimement partagés par ces gens là envers les assistés que nous serions… D’ailleurs, certain.e.s à droite en sont si proches qu’ielles n’ont pas répugné à franchir la ligne, comme Mariani par exemple. Des Ciotti ou des Morano sont l’incarnation caricaturale d’un positionnement extrêmement droitier qui gagnerait en clarté à s’afficher plus clairement au RN.
Aussi, même si l’on peut se féliciter qu’aucune région ne soit gagnée par le RN, quand on voit de tels réactionnaires que Wauquiez ou Pécresse, qui ont un discours aussi clivant et stigmatisant envers nos amis musulmans ou envers les LGBTQI (LMPT n’est jamais très loin ce ces gens là…) se faire réélire, on ne peut pas dire que le camp catho-réactionnaire soit vraiment en retrait. Et il faut également entendre le discours empli de duplicité proclamé par Xavier Bertrand, qui prétend faussement s’ériger en rempart contre l’extrême-droite alors qu’il brandit ensuite les mêmes hochets pour réactionnaires aguerris…
De plus, comme beaucoup l’ont relevé, c’est de surcroît sans compter sur cette massive abstention qui ne fait pas de ces élections un événement particulièrement démocratique… Pour cela, il faudrait encore en tenir compte. Quand on dépasse les 50 % de refus ou d’absence de vote, quelle considération peut-encore accorder à la valeur d’un tel scrutin ? Ces élections devraient à mon sens, si l’on prenait le temps et la peine de l’intégrer, tout simplement être annulées, et rejouées. Mais ça, ce serait si nous étions réellement en démocratie…