Les temps sont durs pour l’immobilier. Alors que l’Etat et les organismes d’office public de HLM s’évertuent à ne pas construire assez de logements depuis des années et donc alimentent la pénurie récurrente d’appartements (tout en faisant fructifier le cash), l’improbable système de crédit américain est venu geler le marché de l’immobilier français. Situation étonnante que celle de se retrouver avec pas assez de logements sur le marché et dans la presque impossibilité de vendre puisque les banquiers rechignent à ouvrir la vanne des crédits. Les acheteurs potentiels restent donc coincés entre une hypothétique baisse des prix (mais à quoi bon si de toute façon on n’a pas de crédit), une hausse des taux qui s’amorcent (mais impossible d’acheter rapidement puisque de toute façon on n’a pas crédit !) et l’impérieuse nécessité de se loger. Du coup, comme pour l’automobile, le seul marché un tant soit peu dynamique est celui des petits biens.
Suite à un changement de vie qui se prépare (je parts bientôt en Bretagne), j’ai la joie de vivre cette situation puisque je me retrouve à essayer de vendre ma maison : mine tristounette des agents immobiliers, début de fermeture de certaines agence il y a peu encore florissantes à tous les coins de rue et pancartes « vendu » un peu plus rare dans les rues du village. J’ai eu également droit aux pratiques peu légales d’un site en ligne qui se targue de vendre en direct entre particuliers. Pressé sans doute par une trésorerie difficile, ce site a bidouillé un petit programme d’alerte qui, dès que vous commencer une simulation, réveille un commercial en mal de clients. Ce dernier récupère alors votre numéro de téléphone collecté dans le formulaire que vous êtes en train de remplir, et tel un naufragé à la vue d’une bouée, vous appelle dare-dare avec son plus beau baratin. Formidable, aucun argument n’est trop beau, prix promotionnel, photos à gogo (le gogo c’est vous…) et texte au kilomètre. Si par malheur vous vous apitoyez, vous aurez rapidement la joie de découvrir que la promo n’en a que le nom, que l’ajout de photos a un prix et qu’en donnant tout de suite votre numéro de carte bleue, vous êtes marron. Bien sûr, à votre coup de fil furax on vous expliquera que c’est une erreur et que c’est un p’tit jeune qui s’est un peu enflammé (ah le coup du p’tit jeune, cela fait toujours pleurer dans les chaumières). On acceptera même d’annuler votre commande. Et si elle paraît quand même avec le prélèvement annulé, c’est juste histoire d’aider quelques nécessiteux. Tout cela parce qu’un péquin d’Alabama a fait un crédit…