Et de 14, vous dirai-je. Oui, 14 ans c’est un âge charnière. Pour un humain c’est la période de bascule. Le corps se transforme. De puissantes velléités de contestation de l’autorité sont envisagées parce que les rapports de force semblent changer. Naturellement, l’âge d’un blog n’évolue pas de cette manière. Il dépend trop de celui qui le nourrit.
Le môme grandit
Pourtant, il grandit. Ne serait-ce que par le nombre d’articles qu’il abrite. Bientôt neuf cent articles. Certes le rythme des publications a fortement baissé. Je partage une douzaine d’articles sur la plateforme Chroniques littéraires africaines chaque année. Je l’ai dit à maintes reprises sur Week-end Africain et dans d’autres espaces, la pandémie a eu un impact considérable sur mes lectures et le genre des oeuvres qui m’intéressent. De la poésie, principalement cette dernière année.Lectures laborieuses
Difficile d’expliquer pourquoi on se cale plus sur un genre de texte. Je peine à lire des romans chez moi. J’ai l’impression que le besoin d’évasion dont j’ai besoin dans les transports parisiens quand je vais taffer s’est évaporé depuis que je télétravaille. De manière assez paradoxale, je trouve à présent que le roman exige de moi une attention beaucoup plus importante qu’un recueil de poésie. Ce dernier peut être abordé de manière plus libre. Les brames du poète peuvent être abordés distinctement sans suivre une structure, la construction d’une fiction. On peut donc se concentrer sur le délire du poète. Le blogueur n’a même pas la contrainte de comprendre le cri poétique. Il peut en ressentir certains contours. Quand j’ai certaines clés de lecture, je peux même m’autoriser de jouer les experts. Je viens de me procurer l’intégrale de Senghor. Ce sera un beau défi de vous proposer une lecture non érudite du président poète. De très belles expériences, donc : comme cet inédit de Sony Labou Tansi, Ici commence ici, manuscrit transmis aux éditions CLE dans les années 70, publié 17 ans après sa mort. Une oeuvre disponible dans n’importe quelle librairie numérique. L’éloge de la Nature lumière du poète tchadien Nimrod, Prix Guillaume Apollinaire 2020 de la poésie. Je pourrai vous parler de la poésie intimiste d’Esther Doko, Par la sueur de mon suaire... produite depuis Cotonou qui m’a particulièrement touché par sa profondeur et la qualité de son écriture. Que dire des slams de Souleymane Diamanka Habitant de nulle part, Originaire d’ailleurs ? Coup de coeur partagé sur Chroniques littéraires Africaines. Je pourrais aussi vous parler du Gabonais Cheryl Itanda ou encore du Béninois Daté Atavito Barnabé-Akayi.Nouvelles activités : Les podcasts de Gangoueus / Week-end Africain
J’ai lancé depuis l’an dernier un podcast qui, à côté de ma chronique #çafaitparler sur le talk-show Week-end Africain, me permet de vulgariser des discours sur les oeuvres littéraires afro et affirmer le fait que la critique littéraire à sa place sur toutes les nouvelles technologies de communication et les nouveaux médias comme les web radios. Avec Malik Eudy (1), l’expérience est passionnante. Elle m’a donnée de rencontrer de nombreux artistes et des influenceurs. Des figures étonnantes de la diaspora Afrodescendante en Ile-de-France. Le podcasting me permet d’apprivoiser les montages audio et d’autres aspects du référencement de ce nouveau type de contenus. Ainsi les podcasts de Gangoueus peuvent être réécoutés sur Deezer, sur Spotify ou encore Google Podcasts. N’hésitez pas à vous abonner sur les espaces qui vous conviendront pour écouter Véronique Tadjo, Nimrod, Abdelaziz Baraka Sakin, Timba Béma ou encore les African Playoffs of poésie.Recommandations ? Je l’ai dit, je n’ai pas lu beaucoup de romans cette année. Mais, ceux que j’ai pris le plaisir de lire jusqu’à leur terme valent le détour :
- Les Jango d’Abdelaziz Baraka Sakin
- Reste avec moi d’Ayobami Adebayo
- Dans le ventre du Congo de Blaise Ndala
- King Kong Théorie de Virginie Despentes
- Abobo Marley de Yaya Diomandé
Merci beaucoup et à bientôt en 2022, Dieu voulant !