A Dijon, à l’église St-Philibert, du 24 juin au 24 juillet, Christine Delbecq expose. « On a penché l’horizon »… 11-19h tous les jours sauf lundi.
je mettrai des photos de l’expo sans doute demain!
Cette vieille église. Restée si forte malgré une vie déchirée et mouvementée. Restée si belle malgré ses blessures, ses béquilles et ses pansements. Saint-Philibert, fière, tenace et puissante malgré ses fragilités. Elle accueille le travail de la plasticienne dijonnaise Christine Delbecq. Et il semble qu’ils soient faits pour s’entendre.
Avec Christine Delbecq on est dans le tout petit ou le tout grand, dans le tout proche ou le tout loin…Dans le vulnérable ou dans le résistant, dans le vide ou dans le plein…Dans le vertical ou dans l’horizontal. Dans le bas ou dans le haut.
On est toujours entre deux. Et dans la quête d’un équilibre de forces.
En tout cas, avec des matériaux simples, carton, papier, photos, crayons, elle parle un langage qui touche au cœur…Et même davantage!
Ces petits éclats de papier déchiré… Frêles, mais vivants. Contre vents et marées. Entravés par un fil qui les traverse ou une agrafe qui les transperce, ils se « soulèvent ». Persévérants.
Ces fines herbes folles…Virgules de peinture. Ou cueillettes en balade-photos. L’air de rien, elles construisent d’inlassables chemins et des pages et paysages infinis.
Et ces coups de crayon par centaines de milliers…pour des dessins très grand format. Un mini geste, infatigable dans sa répétition, qui finit par vous faire avancer dans un dédale de géants.
Et vous marchez. Vous marchez. Dans cet étrange sable qui couvre le sol de l’église, poussière de pierre effritée. Mais, avec les œuvres de Christine Delbecq, vous allez aussi avoir l’impression de marcher dans l’herbe haute, sur la glace en miettes, sur la flaque chaotique ou dans le brouillard poudreux. L’impression de vous frayer un passage entre des branches de carton devenues soudain piliers de cathédrale. Vertige…Vous apprivoisez la chute et le vide. Vous cherchez des passerelles, des câbles, des ponts. Vous êtes équilibristes, danseurs de cordes. En tout cas, vous avancez. Parfois, l’horizon se rapproche, parfois il recule. Votre regard s’arrête ici ou là : quelque chose de minuscule vous fait une surprise, ça vous rappelle autre chose que vous avez croisé ailleurs…mais dans une autre dimension…Ou une image qui bouge et qui raconte, qui, elle aussi, fait écho à une œuvre déjà vue. Vous sentez les liens se renforcer.
Vous avancez. Vous ne perdez pas le fil. Christine Delbecq vous mène quelque part. Peut-être à vous-même.
Pour cette expo exceptionnelle, je n’ai pas écrit comme d’habitude, dans mon blog! Moins descriptif et explicatif! Je ne pouvais pas … Allez voir l’expo!