À l’instar de Franck Thilliez et d’Olivier Norek, Bernard Minier (« Sœurs », « La Vallée ») fait partie de ces auteurs de polars français dont je n’hésite jamais à lire les ouvrages. L’avantage de ce dernier est que j’ai encore quelques trous à combler dans sa biographie, dont ce roman qui délaisse le commandant Martin Servaz et le Sud-ouest de la France, pour nous emmener dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, avec la volonté de rendre hommage aux thrillers américains. Un thriller qui s’avère donc de surcroît être une belle porte d’entrée pour ceux qui désirent découvrir cet auteur car il s’agit d’un récit totalement indépendant de ses autres romans.
Cette putain d’histoire est celle d’Henry, jeune lycéen de dix-sept ans, élevé par ses deux mères sur la petite île de Glass Island, au large de Seattle. Lorsque sa petite amie est retrouvée morte le lendemain d’une violente dispute qu’il a eu avec elle sur le ferry qu’ils prennent pour revenir du lycée, Henry devient non seulement très vite le principal suspect des flics, mais il se retrouve surtout au centre de l’attention des médias alors qu’il était censé faire profil bas à cause d’origines particulièrement troubles…
Flirtant régulièrement avec la crédibilité, l’auteur livre un « page turner » d’une efficacité redoutable, qui devient très vite impossible à lâcher. Soutenu par des personnages finement campés et abordant des thématiques intéressantes, tels que les dérives d’Internet et la surveillance à distance via les nouvelles technologies, il propose un huis clos sans temps mort et parfaitement ficelé, multipliant les rebondissements et se terminant par un final pour le moins renversant.
Le titre n’est donc pas mensonger : une putain d’histoire !
Une putain d’histoire, Bernard Minier, XO, 524 p., 21,90
Ils étaient également à Glass Island: Yvan, Cannibal Lecteur, Franck, Les pingouins amoureux, Once upon a book, Delphine, Zina, Elodie, Velidhu, Allychachoo, Plume de crime
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