L’origine du mouvement planétaire de protestation contre le racisme et les violences policières, tout particulièrement envers les noirs aux Etats Unis, où c’est un phénomène d’une ampleur systémique, vient de tourner une grande page judiciaire de son histoire. Derek Chauvin, le policier de Minneapolis dont le comportement si froid et inhumain, totalement insensible aux supplications de sa victime, George Floyd, avait horrifié le monde entier, vient d’être condamné à 22 ans et 6 mois de prison.
« Le tribunal vous condamne à la détention pour une période de 270 mois, soit dix ans de plus que la peine » prévue par le barème du Minnesota, a déclaré le juge Peter Cahill, 13 mois jour pour jour après la mort du quadragénaire noir à Minneapolis.
« Ma décision n’est pas basée sur l’émotion ou la sympathie », « ni sur l’opinion publique », a-t-il ajouté. « Je ne cherche pas à envoyer un message. »
Le barème des peines dans le Minnesota recommande 12 ans et demi de prison pour un meurtre. Mais le juge Cahill avait retenu, avant l’audience, plusieurs facteurs aggravants. En étouffant George Floyd avec son genou, le 25 mai 2020, Derek Chauvin « a abusé de sa position de confiance et d’autorité » et a agi « avec une grande cruauté », avait-il notamment écrit.
C’est un fait. C’est bien cet acte de cruauté qui a été si fermement condamné par la justice américaine.
sourceOn pourrait se réjouir de la lourdeur de cette peine. Personnellement, je me demande, arguant de l’idée que toute sanction n’a de valeur que si elle peut être comprise par la personne à laquelle elle s’applique, si cette sentence apportera quoi que ce soit à quelqun qui agit de la sorte, avec si peu d’empathie, si peu de respect et de considération pour la vie humaine, si insensible à la mort d’un homme. En tirera-t-il une leçon, pendant tout ce temps où il aura le loisir de méditer sur son acte si odieux ?