C’est l’un des avantages que revêt ce système de prise en charge des personnes malades vers lequel le Cameroun chemine.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), la Couverture santé universelle (Csu) consiste à veiller à ce que l’ensemble de la population ait accès aux services, préventifs, palliatifs de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin et à ce que ces services soient de qualité suffisante pour être efficaces sans que cela n’entraine des difficultés financières pour les usagers. Au Cameroun, cette réalité est encore un leurre au regard de l’écho qui vient des quartiers. Deux usagers sur dix interrogés hier, 23 juin à Tsinga, Yaoundé, avaient une idée vague de la Csu ; une notion qui n’a pas encore pris corps dans leur esprit. Pourtant, le gouvernement a jeté les bases depuis 2015 dans sa politique d’amélioration de la qualité des soins des populations.
Il s’agissait de mener de réflexions sur la situation des services et soins essentiels au Cameroun, d’évaluer les conditions d’accès des ménages aux dits soins et services, déterminer la part de la contribution des ménages dans la prise en charge des services et soins essentiels, mesurer le risque financier encouru par les ménages et déterminer enfin, les conditions de mise en œuvre de la Csu. Ce nouveau système de soin sera ouvert aux personnes vivant au Cameroun quelles que soient leur statut social, leur origine et leurs nationalités. Chaque personne devra d’ailleurs s’acquitter de sa contribution aux taux fixés et mécanismes arrêtés en fonction des catégories sociales.
La Couverture santé universelle vise à reformer le système de la santé du Cameroun. Par des axes stratégiques et d’interventions majeurs, l’objectif est qu’à l’horizon 2030, l’ensemble de la population camerounaise ait accès aux soins et services de santé de qualité́ dont elle a besoin sans que leur coût n’entraine des difficultés financières. La mise en œuvre pratique reste très attendue.
Vox pop
Quelle observation faites-vous après la session plénière spéciale sur la Couverture santé universelle ?
« Avoir accès aux soins à moindre coût» : François Xavier Mpon, député
Le processus a été lancé. Ce sont des engagements que nous avons pris avec l’Oms. On est obligé de tendre vers la Couverture santé universelle. C’est un mécanisme de protection des populations d’une manière générale pour permettre aux populations d’avoir accès aux soins à moindre coût voire à coût dérisoire. Il faut comprendre que la notion de Couverture santé universelle est cette notion qui veut que tout le monde ait accès aux soins de qualité sans que cela impacte ses revenus. Le Cameroun est lancé dans ce processus. Mais nous autres, avons pensé qu’il ne fallait pas que penser aux finances ou au ministère de la Santé publique il fallait associer tous les autres ministères, le ministère des Travaux publique ou de l’Habitat qui interviendraient pour aménager les pistes. Il faut le dire ici. Si vous avez un grand hôpital dans un grand centre urbain et que la route pour y accéder n’est pas bonne, une femme enceinte qui est en travail dans sa maison, avant d’arriver à l’hôpital, elle aura accouché en chemin. C’est de ça qu’il est question ; faire en sorte que tout le monde y ait accès : plateau technique aménagé, hôpitaux construits, voies aménagées pour l’accès aux soins.
« Nous allons nous battre pour cela » : Joshua Osih, député
La Couverture santé universelle (Csu) a encore du chemin à faire au Cameroun. Je pense que le gouvernement ne fait pas vraiment assez pour cela. On verra ce que ça va donner. La Csu est quelque chose que nous espérons tous. C’était dans le programme présidentiel du Social democratic front (Sdf) en 2018. On va continuer à entretenir cela ; nous allons nous battre pour cela. La meilleur option de la mise sur pied de la Couverture santé universelle c’est quand le Social democratic front sera au pouvoir.
« Couverture santé dans un délai de 15 ans » : Essomba Bengono, député
La mise en place d’un partenariat public-privée de l’ordre de 71 milliards qui permet d’aller progressivement mais en amenant tout le monde. Dans l’ancien profil, les 1300 milliards ne concernaient que la mise en place mais tout le monde n’était pas concerné. Nous sommes dans un partenariat avec une société privée qui a pour rôle de mettre en place une couverture santé dans un délai de 15 ans avec un différé de deux ans pour la mise en place des infrastructures et l’enrôlement des Camerounais. Nous avions également une préoccupation sur le coût des vaccins puisque le Cameroun a retenu quatre vaccins. Il est apparu des explications de monsieur le ministre que le vaccin russe coûte cher ; 32 dollars la dose contre 7,5 dollars Johnson and Johnson. Le gouvernement nous dit de la bouche de monsieur le ministre qu’il est en train d’hésiter à recourir au vaccin russe. Cela nous donne le confort dans ce que nous pensions que certains vaccins nous semblaient effectivement coûter cher. C’est pour cela que la solution que nous propose l’initiative multilatérale de l’Union africaine et du Covax nous semble la meilleure parce que dans cette initiative-là, le gouvernement apporte une contribution de 2 dollars par dose de vaccin. La cible de la population doit être de l’ordre de 40% pour que nous atteignions un taux de couverture convenable pour lutter contre la maladie.