Une grosse affaire foncière secoue la chefferie supérieure du canton Akwa, L’honorable Albert Kouoh Dooh Collins, député Rdpc est accusé par la presque majorité des fils et filles du canton Akwa, de vouloir confisquer plus de 2 mille hectares de terrain
Il y a un mois déjà, que nous avons soulevé cette affaire de terrain qui continue de secouer la grande chefferie Akwa et ses démembrements. Au terme donc de nos enquêtes, nous avons retrouvé une procuration datant du 11 septembre 1992 et signée par 5 dignitaires du village Bonangando-Nseng avec à leur tête Emmanuel Epée Békima. Pour être plus précis, le document donnait quitus à l’honorable Dooh Collins et à Epée Ndolo de disposer des terrains de ladite communauté.
2500 hectares de terrain
Selon des informations recueillies à la grande chefferie, «l’honorable député portait avec lui un projet immobilier d’envergure qui nécessitait un espace de 2500 hectares de terrain qu’il veut finalement détourner pour ses intérêts personnels et non plus pour le bien de la communauté comme il a prétendu faire», nous explique une source dans le Canton Akwa où l’on nous apprend d’ailleurs que l’affaire concerne 19 villages du canton Akwa plus Lendi, Ngombe et même Bonépea dans le canton Wouri Bwélé.
La colère est donc immense dans ces villages où l’on nous informe de ce que «le député, croit disposer de ces terres comme une propriété personnelle et donc n’a de compte à rendre à personne sauf certainement à celui qui lui a donné procuration et qui n’avait même pas qualité de poser un tel acte. Les gens se rendent finalement compte qu’il s’agit d’une affaire de duperie à laquelle nous faisons face», explique un notable qui nous fait un grand rappel historique: «Bonangando est une propriété du King Akwa. C’est en principe sa réserve foncière personnelle qu’il a mise au service de tous les villages», nous explique-t-il en ajoutant qu’«il y avait installé des gens issus des villages Bonabekombo, Bonejang, Bonalembé, Bonéléké, Bonamoudjonguè et pour garder le territoire, il y nomma un chef qui n’héritait pas de la royauté dudit village. Il n’était qu’un gardien», nous apprend-on.
En claire donc, Emmanuel Epee Bekima, n’avait «aucune qualité de donner une procuration à Epee Ndolo Emmanuel et à Albert Kouoh Dooh Collins aux fins d’agir aux lieu et place de notre communauté pour l’obtention des droits fonciers sur nos terrains communautaires», nous révèle Audrey Dissoh.
L’affaire est donc portée devant les tribunaux et les médias en parlent. Le Tribunal de Première instance de Ndokoti a d’ailleurs donné raison aux villageois. L’ordonnance de prénotation judiciaire N° 62/2021 a été rendue le 22 février 2021 et dans laquelle on peut lire : « Nous, Angèle Fotto Mammikouan, président du Tribunal de Première Instance de Douala Ndokoti,
Vu la requête qui précède le cas dont il s’agit et les pièces produites, …
(…)
Autorisons les requérants à faire inscrire par Monsieur le Conservateur foncier du Wouri B une prénotation judiciaire sur les titres fonciers N° 5368/WB, 5369/WB , 5370/WB, 5371/WB, 5373/WB, 5374/WB, 5375/WB, 5376/WB, 5377/WB, 5380/WB, 5382/WB et 5388/WB établis au nom de la communauté BONANGANDO NSENG représentée par sieur Dooh Collins jusqu’à l’issue de la procédure engagée par devant le Tribunal de Grande Instance du Wouri ».
Une décision qui apporte un petit soulagement au sein de la grande chefferie portée par sa majesté King Din Dika Akwa III déterminé de garder intact le patrimoine légué par leur ancêtre.
Pour les mis en causes, c’est la règle du silence. Aucun commentaire n’est permis. Sauf quelques murmures faisant état de ce que «les procurations qui leur ont été données restent valables».
Affaire à suivre