Elections : la grève du vote ne fait que commencer !

Publié le 23 juin 2021 par Slovar

 La panique est en train de gagner dans les partis et mouvements politiques depuis le premier tour des élections régionales et départementales. Visiblement, les abstentionnistes ou les grévistes du vote ne croient plus que la politique puisse changer leurs vies.


  Il n'y avait qu'à regarder, dimanche soir, la mine déconfite et l'étonnement des politiques et des spécialistes sondagiers présents sur les plateaux de télévision à l'annonce de la participation aux régionales et départementales pour comprendre que le ciel leur était tombé sur la tête.

Leurs réponses étaient à quelque chose près identiques : mauvais choix de la date de ces élections, manque de pédagogie des pouvoirs publics, manque d'intérêt des deux consultations. L'argument le plus drôle, si on peut dire, étant ... la fête des père comme motif d'abstention !

Aucun responsable politique ce soir là pour évoquer l'impuissance des partis et mouvements politiques élus face au libre échange économique qui met les salariés de tous les pays ou régions en compétition et pousse au moins disant social tout en créant d'immense profits captés par un tout petit nombre d'individus.

Vendre l'alternance aux français comme moyen de "changer leur vie" ne suffit plus. A chaque fois, le "réalisme" économique a repris le dessus. Ces alternances se font et se feront toujours dans le respect des accords et traités économiques signés par la France qui pour la grande majorité ont une orientation libérale.

 Pendant ce temps là, années après années on a réduit les avantages sociaux, flexibilisé les salariés, simplifié les licenciements, augmenté l'âge de départ à la retraite. Toujours, bien entendu, au nom de la sacro-sainte règle de la COMPETITIVITE. La réalité, c'est que ce ne ce ne sont plus les élus des pays qui décident de la gestion et de l'avenir de leurs populations mais les économistes des grands organismes internationaux : OCDE, FMI, BCE, Union européenne, etc ...

Le seul problème, c'est que le nombre de ceux qui restent au bord de la route est de plus en plus nombreux. Jeunes à qui on explique qu'ils manquent d'expérience et dont l'avenir est fait de CDD de courte durée, seniors à qui on explique qu'ils sont "trop chers" et plus adaptés à un environnement économique moderne. Et les autres à qui on explique que pour rester compétitifs par rapport à des pays aux salaires et conditions de travail médiocres il va falloir faire profils bas.

Que valent aujourd'hui les professions de foi des candidats face à l'usine qui ferme et laisse sur le carreau des centaines de personnes qui n'ont que peu de chance de retrouver un emploi digne ?

Que valent les professions de foi des candidats face à des services publics réduits au minimum parce que : "Il faut être moderne" et que la numérisation c'est l'avenir ?

Que valent les professions de foi des candidats face aux baisses de cotisations ou de fiscalité des entreprises sans la moindre contrepartie d'emploi ? 

 La réalité c'est que la mondialisation qu'on nous vendait comme "heureuse" a gagné et que nos élus se cantonnent aujourd'hui dans le "sociétal" ou le "régalien" tout en essayant de nous faire croire qu'ils peuvent avoir la moindre influence sur celle-ci. Tout le monde sait que les relocalisations industrielles promises par nos gouvernants ou par les organisations patronales seront insignifiantes. L'intelligence artificielle ou les "emplois verts" ne suffiront pas à compenser les futures réductions d'effectifs qui s'annoncent à court, moyen ou long terme. 

Ce n'est pas la démocratie qui est en danger comme aiment à le répéter tous les politiques. C'est leur crédibilité face au quotidien et au futur des gens qui l'est ! 

Crédit image 

François OUGEN