Tout le monde sait que Picsou a gagné son premier sou en cirant le chaussures de Burt le cantonnier, à Glasgow, un matin de 1877, et qu’il le paya avec une pièce américaine d’une dime (dix cents) datée de 1875, qui ne valait rien en Ecosse, on sait aussi que le jeune Balthazar (qui a alors dix ans) y voit un signe: son destin est Américain.
Ce que les gens oublient bien souvent, c’est qu’il ne paya pas son billet pour le Nouveau Monde trois ans plus tard avec de l’argent gagné en cirant des chaussures, mais avec ce que lui rapporta la vente de tourbe pour le chauffage. C’est d’ailleurs une partie importante de sa vie, car c’est en allant chercher de la tourbe au fin fond des Highlands qu’il fit la connaissance de son ancêtre (ou plutôt son fantôme), Duncan Mc Picsou qui finit de le convaincre d’aller chercher la fortune en Amérique.
Mon hypothèse est que si les gens ont oublié cet épisode, c’est par ce qu’ils ne voient pas ce qu’est la tourbe, ce qu’il faut absolument corriger, car mieux vaut connaître Balthazar Picsou, alternativement l’homme ou le canard le plus riche du monde – je vous écrirai sa biographie, un jour.
On trouve toujours la tourbe dans des tourbières (ce n’est pas mêlant) ; une tourbière est un terrain humide, et généralement accidenté, favorable à la formation d’étangs dans lesquels se développent des sphaignes.
Les sphaignes sont des mousses semi-aquatiques ayant la particularité de se développer sur leur propre partie morte, qui s’agrandit au fur et à mesure de la croissance de la plante, dont la seule partie émergée est vivante, c’est la partie morte des plantes qui, croissant sans cesse et occupant un volume énorme au fil des siècles, constituera la tourbe par la saturation des étangs par de la matière organique partiellement fossilisée.
En conséquence, le sol des tourbières et composé à près de 50% de carbone.
Cela fait de la tourbe (une fois séchée) un excellent moyen de chauffage, disponible en quantité pratiquement illimitée (les tourbières représentent près de 3% des surfaces émergées de la planète) et utilisable également en agriculture ou pour le fumage du whisky, ou encore traditionnellement pour la construction d’habitations (notamment en Islande et en Irlande).
Voilà en somme ce qu’il y a à savoir sur la tourbe, qui a le mérite incroyable d’avoir permis le premier pas de Balthazar Picsou vers la fortune.
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