Voici pourquoi l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a rendu hommage aux Camerounais quelques heures après son arrivée à Abidjan jeudi dernier.
Le retour de l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo le jeudi 17 juin dernier à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a été un grand moment de la vie politique ivoirienne et de l’histoire dudit pays. Après l’atterrissage de son avion et sa rencontre avec les responsables du Front populaire ivoirien (Fpi) qui l’ont accueilli, Laurent Gbagbo s’est rendu au QG de la campagne de l’élection présidentielle de 2010. Après les mots de politesses d’usage, Laurent Gbagbo a été clair dans son premier discours à ses compatriotes. Au-delà de son pays la Côte d’Ivoire, il a insisté sur ce qui la marqué depuis qu’il s’est retrouvé en prison et en procès à la Cour pénale internationale de La Haye.
Gratitude de Gbagbo aux Camerounais
Calmement et avec beaucoup d’assurance, Laurent Gbagbo s’est confié à ses compatriotes en citant avec émotion un peuple frère d’Afrique : « Je remercie les Camerounais. Quand je suis arrivé Bruxelles, en provenance de la Haye, des Pays-Bas. Ma résidence était tellement submergée de Camerounais que je croyais que j’avais fini par croire que j’étais moi-même Camerounais. Je remercie mes frères et soeurs camerounais pour leur mobilisation pour ma cause», a-t-il déclaré devant l’auditoire. Poursuivant ses propos, Laurent Gbagbo a fait savoir que «Ce n’est pas un hasard si les Camerounais font preuve de leur mobilisation et de leur solidarité. Je ne suis pas du tout étonné. Merci chers frères, Merci chers sœurs», a-t-il souligné.
Non sans féliciter le collectif des avocats qui a assuré sa défense lors du procès à la Cour pénale internationale (Cpi): «Je suis très contente de savoir que Laurent Gbagbo a pu retourner en Côte d‘Ivoire, son pays, après toutes ces années passées à la Cpi. Je suis fier et ça fait plaisir de savoir qu’il a remercié les avocats qui l’ont soutenu, défendu dans son procès à la Cpi. J’en fais partie. Je suis Camerounaise. Et je me sens aussi concerné lorsqu’il remercie les Camerounais pour leur soutien», a déclaré Me Josette Kadji sur Equinoxe télévision. Me Josette Kadji était un des membres du collège des avocats de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Charles blé Goudé.
Heureux de retrouver l’Afrique
De la diaspora comme de l‘intérieur, beaucoup de Camerounais ont toujours exprimé leur sympathie pour Laurent Gbagbo. Comme le prix Nobel de la paix et ancien président sud-africain Nelson Mandela qui n’avait pas pu assister aux obsèques et aux funérailles de sa mère parce qu’il était en prison, Laurent Gbagbo a évoqué sa peine pour son absence à l’inhumation de sa mère: «Je suis arrivé les yeux en larmes parce que je n’étais pas là quand ma maman est décédée. Je n’ai pas été là pour l’honorer une dernière fois. Sans elle, je ne serai pas docteur (en histoire, ndlr) et président de la République»: .a-t-il ajouté. Avant de rendre hommage aux compagnons de route.
Notamment un de ses proches et fidèles collaborateurs du Front populaire ivoirien (Fpi) de regrettée mémoire : «Sangaré a organisé les obsèques de ma mère. Mon ami, mon frère, ne m’as pas aussi attendu pour que je lui dise merci. Il s’en est allé», a regretté Laurent Gbagbo. Laurent Gbagbo a aussi dit combien il est heureux de retrouver un de ses anciens Premier ministres et chefs de gouvernement: «Je voudrais saluer le Premier ministre Aké N’gbo. Tout à l’heure j‘ai pensé à lui dans l’avion(…) J’espère qu’un jour, le pays lui donnera l’occasion de démontrer qu‘il est un grand économiste », a-t-il poursuivi.
La grandeur d‘Alassane Ouattara
Laurent Gbagbo a réalisé beaucoup de choses avec son passage à la prison de la Cour pénale internationale (Cpi) : «Je sais que suis Ivoirien. Mais en prison j’ai su que j’appartenais à l’Afrique. Je suis heureux de retrouver u la Cote d’Ivoire. Je suis heureux de retrouver l’Afrique. Je suis votre soldat. Je suis mobilisé. Merci pour votre ténacité. Je suis heureux d’être là. Je suis heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique», a-t-il conclu. Dans le contexte de la réconciliation nationale, il est possible qu’une loi d’amnistie soit adoptée par le parlement ivoirien et promulguée par président Alassane Ouattara pour éviter que Laurent Gbagbo ne se retrouve dans les liens de la prévention.
L’ancien président ivoirien ayant été condamné à 20 ans de prison pour avoir dit-on «braqué en 2011 les coffres de la Bceao». Au nom de la réconciliation nationale et notamment après l’acquittement définitif de Laurent Gbagbo pour crimes contre l’humanité; le président Alassane Ouattara avait donné son feu vert début avril dernier au retour au bercail de son ancien rival politique. Un acte rare en Afrique qui mérite d’être salué à sa juste mesure. Accepter le retour de son principal rival politique au pays n’est pas une chose habituelle pour les Chefs d’Etat en fonction. Surtout dans les pays francophones du continent africain. Alassane Ouattara a montré un bon exemple qui améliore son image et celle de son pays.