Il y a quelques années, le réaménagement du Champ de Juillet avait entraîné la disparition de plusieurs dizaines d’arbres et arbustes. Les habitants s’en étaient réjouis, car l’objectif de l’opération était de faire disparaître tous les lieux malfamés où opérés trafiquants et prostituées. Mais les souteneurs n’ont pas déserté l’endroit pour autant. Le 19 juin 2007 c’est tout un réseau de proxénétisme qui a été démantelé par la police et le groupe d’intervention régional. Une dizaine de prostituées bulgares ont ainsi pu être libérées des « pressions physiques et morales qui s’exerçaient sur elles ». Dans cette affaire la police a même parlé de « traite d’être humains ».
Aujourd’hui ce sont d’autres filles qui sont sur les trottoirs et dans les allées du Champs de Juillet. Lorsque vous arrivez avec votre voiture Cours Bugeaud en pleine journée vous ne pouvez que les croiser. Les associations de défense des prostituées affirment qu’une grosse partie de ces « prostituées de jours » arrivent de Paris où il est de plus en plus difficile pour elles de « travailler ». Certaines feraient même l’aller retour quotidien en train.
Cette nouvelle prostitution agace profondément les habitants du quartier. Mais ils ne sont pas les seuls à s’en plaindre. Sur Internet, dans les « avis de consommateurs » qu'ils laissent, des touristes de passage à Limoges déplorent eux aussi la fréquentation des hôtels situés à proximité du Champ de Juillet.
Il est loin le temps où les autorités elles-mêmes faisaient édifier des « maisons communes » pour « les filles de joies », comme à Limoges en 1532. A l’époque la prostitution était presque reconnue « d’utilité publique » car sauvegardant « la vertu des femmes de bonne famille »…
(Photo : Google Map, « La prostitution à Limoges à travers les âges » de Pierre Delage – 1997 – Fabrègue)