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Crise anglophone : Accusé par l’armée de collaborer avec les séparatistes, prélats chefs traditionnels et Elites réagissent

Publié le 21 juin 2021 par Tonton @supprimez

Dans un entretien exclusif avec La Nouvelle expression, le diocèse de Kumbo réfute ces accusations, certains Fons sous anonymat indexent d’autres Fons, et pour certaines élites la solution ne viendra pas des blâmes.

On se souvient qu’après un mois de vifs accrochages entre les forces de défenses et de sécurité et les groupes armés à Kumbo, l’autorité militaire avait accusé les prélats, élites et chef traditionnels de cette zone d’être de mèche avec les combattants séparatistes. Deux prêtres accusés ont été interpelés par l’armée et traduit au tribunal militaire de Bamenda capital de la région. Le révérend père Leonard Zifac, responsable de la communication au diocèse de Kumbo, parle d’acharnement de l’armée sur les religieux et d’abus des militaires sur la population civils.

Bonjour mon père, comment est-ce que le père Ngarba Sylvester a été arrêté ?

Le père Sylvester Ngarba du diocèse de Kumbo a été arrêté par les militaires camerounais le 4 juin 2021. Il a été forcé et transporté dans un blindé de l’armée militaire vers Bamenda avec tous les risques encourus. Le père Sylvester Ngarba etait accusé de collaborer avec les séparatistes armés encore appelé «Ambazonien», c’est à dire les «Ambas Fighters». Ils ont enlevé sa soutane et l’on contraint d’entrer dans ce blindé militaire. Plus tard il a été libéré sous caution le même jour vers 21 heures au tribunal militaire de Bamenda, et il était obligé de rester avec d’autres prêtres. On lui a demandé de se présenter au tribunal militaire le mardi 8 juin c’est à dire 4 jours après son arrestation. Je dois préciser que c’est la deuxième fois que le père Sylvester Ngarba est interpellé par les militaires en l’espace de deux semaines. Et le mardi 8 juin quand il s’est présenté au tribunal militaire, il a fait sa déposition et le tribunal militaire à déclarer qu’il est non coupable de ces accusations que j’ai cité haut. Il a été libérer mais on lui a dit que le juge peut avoir besoin de lui, et peut lui convoquer a tout moment si on a besoin lui. Donc le père Sylvester a été libérer et il est rentré à Vekovi c’est là où il a été arrêté, je précise que Vekovi est une zone pastoral et le père Sylvester est le responsable.

Ici à kumbo, est ce que certains religieux comme vous ont des contacts avec les groupes armes, les Ambas Boys comme on les appels ici?

Les prêtres et les religieux du diocèse de Kumbo se sentent beaucoup en insécurité. D’abord au début de la crise anglophone, tout le monde sait que les prêtres sont la cible de plusieurs, soit les séparatistes soit les militaires ou l’État. Rappelons que quelques années avant les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda ont été traduites en justice, plus tard un prêtre a été tués à Manfé, nous savons que les religieux ainsi que les prêtres sont kidnapper et conduit dans les camps ici et là, interpellé là et maintenant, aujourd’hui 2021 c’est le père Sylvester deux semaine après sa première arrestation a Kumbo, donc il y a assez d’insécurité et le problème est que sur quelles bases un homme de Dieu est arrêté? Quel est la preuve avons-nous qu’il collabore, au fait le cas de père Sylvester il y a assez de mécontentement dans l’air parce que ce même prêtre du diocèse de Kumbo avait été arrêté et molester a deux reprises par les combattants séparatiste parce qu’il a voulu ouvrir les portes de l’école a Vekovi là où il travail ! Donc comme cette même personne qui a été bastonné par les combattants séparatistes peut encore collaborer avec eux sur quel prétexte? Et à plusieurs reprise quand les prêtres se déplacent, aux postes de contrôle militaire les propos que tiennent les militaires à leur égard ne sont pas rassurantes. Certains nous ont dit qu’à ces postes de contrôle les prêtres sont injuriés par militaires qui leur accusent collaborateurs des combattants séparatistes et de promoteur de la guerre.

Il y a assez de peur dans l’atmosphère parce que, outre ce que l’armée doit faire c’est-à-dire rendre justice et assurer la paix et faire à ce que l’environnement soit sécurisé, les deniers semaines à Kumbo plus précisément du 20 mai et début juin, quand vous voyez ou les écouter l’armée ils font ce que l’armée normal ne doit pas faire, lutte, bastonne les gens et les civils innocents dans leurs domiciles, ils arrachent leurs argents, leurs bien et détruisent leurs maisons et tout ça! C’est normal que quand les gens aperçoivent un véhicule militaire qu’ils se sentent sécurisé, mais le signe d’un véhicule militaire est synonyme de danger et les gens fuient. Alors la question est qui protège qui ? Humainement parlant oui, en tant que chrétiens nous croyons que Dieu est notre protecteur. Nous savons aussi que l’armée est notre protecteur visible sur terre. Mais si celui qui doit protéger est aussi source de peur du fait que les gens fuient c’est qu’il y a des questions et donc assez d’insécurité et nous espérons néanmoins que ce problème finit et que la justice et la paix reviennent. Monseigneur George Nkuo appelle tous les prêtres et religieux et autre du diocèse de Kumbo à prier pour nos prêtres et pour le retour rapide de la paix et le calme au Cameroun anglophone notamment à Kumbo aujourd’hui l’ombre ce qu’elle était avant à cause du conflit»

De leurs coté, certains chefs traditionnels contacter par La Nouvelle Expression confirmes sous anonymat ces accusations. Ils soutiennent que certains de leurs collègues chefs ne sont pas honnêtes. «En tant auxiliaire de l’administration si on nous demande les choses qu’on connait et on ne veut pas répondre ou on cache, ça veut dire que nous somme de mèche avec les enfants dans la brousse», ajoute sous anonymat un autre chef. Pour certains les élites comme le Dr Nick Ngwanyam, ces accusations sont loin de résoudre le conflit en cours. Selon lui «le grand dialogue national a échoué, il faut un autre dialogue inclusif franc et sincère pour résoudre le problème. Nos enfants meurs militaire comme Ambas, la guerre ne va pas résoudre le conflit», précise-t-il.

Fréderic Takang


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