Cameroun – Prix du passeport : Voici la ligne de défense du gouvernement

Publié le 21 juin 2021 par Tonton @supprimez

Le ministre des Finances justifie l’augmentation du prix par le passage au partenariat public-privé pour la confection de ce document. En d’autres termes les charges reviennent entièrement à l’entreprise.

L’une des modifications majeures de l’Ordonnance du 7 juin dernier est la révision à la hausse du prix du passeport au Cameroun. « Le droit de timbre sur les passeports nationaux est fixé, à compter du 1er juillet 2021 ainsi qu’il suit : délivrance, renouvellement et prorogation des passeports ordinaires : 110 000 Fcfa ; le reste sans changement ». Une augmentation qui agace et que le gouvernement n’a pas véritablement motivée.

Ce vendredi 18 juin 2021, le ministre des Finances était devant la Commission des Finances et du Budget, justement, pour défendre l’Ordonnance portant à la hausse le budget de l’Etat. Un passage qui lui a permis de donner les motivations du Gouvernement quant à l’augmentation de 35000 Fcfa du prix du passeport. Selon Louis Paul Motaze, cette hausse est liée au changement de régime de partenariat dans la confection de cette pièce. En d’autres termes selon le Minfi, l’Etat ne débourse plus aucun franc pour la réalisation des passeports dès le 01 juillet 2021. L’Etat camerounais s’inscrivant désormais dans le régime du partenariat public-privé. «Je crois que la chose la plus importante est de dire que le Passeport va se faire sous un nouveau régime. Le régime du partenariat public-privé. C’est-à-dire que vous avez un prestataire qui va engager des dépenses pour la production du passeport. Personne ne va venir faire des dépenses pour vos beaux yeux. Donc ce prestataire a besoin d’être rémunérer sur la base du travail qu’il a fait et du fait qu’il a engagé ses propres dépenses. Donc ce n’est plus l’Etat qui dépense, c’est le prestataire qui dépense son argent et qui a besoin d’être rémunéré » a indiqué le Minfi au sortie de son passage devant la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale.

La Délégation générale à la sûreté nationale a en rappel, signé un contrat avec une nouvelle entreprise, la société allemande, Incm-Augentic. Cette dernière ambitionne de produire avec la DGSN des passeports sécurisés en 24 heures.

Loi de finances rectificative

Louis Paul Motaze en a également profité pour justifier à nouveau l’Ordonnance prise par Paul Biya le 7 juin dernier. Prétextant notamment une idée généreuse de la part du gouvernement : «L’ordonnance du Chef de l’Etat vise à constater qu’il y a eu des changements entre les prévisions qui ont été faites en décembre lorsque nous présentions le budget (budget qui a été voté et promulgué) et ce qui se passe maintenant. Je prends juste un exemple. Nous avons travaillé sur la base d’un baril de pétrole à un certain prix et on se rend compte que le prix du baril est allé vers la hausse. Ca entraine des ressources supplémentaires et comme nous travaillons sur la base de la transparence, il est normal que nous venions devant les parlementaires pour leur dire : voilà ce que nous allons recevoir en plus de ce que vous avez voté. Mais ressources supplémentaires entrainent dépenses supplémentaires. Donc il est normal que cette Ordonnance que le président a prise, qu’on la présente devant les parlementaires pour dire que voilà ce qui justifie l’augmentation du budget ».

Au-delà de ces points, la riposte contre le Covid-19, le remboursement des Fonds C2D avec la France, l’allègement de la dette extérieure, le nouveau contrat avec le Fonds monétaire international (Fmi) notamment justifient selon le Minfi, l’augmentation de 615,2 milliards Fcfa du budget de l’Etat. En effet, celui-ci passe de 4 865,2 milliards Fcfa à 5 480,4 milliards Fcfa.

Ben Christy Moudio