Les quatre coaccusés de Merville Marie Christine Victorine Soppo, dont l’ancien directeur général de Gulfin, Dieudonné Iyodi, demeurent en détention.
Le Tribunal de grande instance (Tgi) du Wouri, à Douala-Bonanjo, a statué par avant dire-droit sur la demande de mise en liberté provisoire introduite et défendue depuis février dernier, par les cinq personnes accusées dans l’affaire Ministère public et société Gulf of Guinea Investment Shipping and Trading S and T Co (Gulfin) contre l’ex-directeur général de Gulfin, Dieudonné Iyodi, l’ex-directrice générale adjointe, Merville Marie Christine Victorine Soppo, l’ancien chef de Division Transports et approvisionnement de ladite société, sieur Nlend, la chargée du portefeuille des grandes entreprises à la Société Générale Cameroun (SGC), Estelle Paola Grace Moukouri Same, et Jean Pamphile Ngueu Fonhoue, directeur de la société Delta Consulting Recovery.
Le tribunal a accordé la liberté provisoire à l’ex-dga et ancienne administratrice générale adjointe (adga) de la société Gulfin, après avoir probablement été convaincu par les pièces produites par cette dernière, détenue depuis le 09 décembre 2020 à la prison centrale de Douala, au quartier New-Bell. Il s’agit notamment du titre foncier et du titre de propriété d’un immeuble d’un coût d’environ 1,200 milliard situé au quartier Bonabéri, que la défense de dame Soppo a présenté au cours des précédentes audiences comme garantie matérielle. Il s’agit aussi des engagements écrits pris par des proches de la dirigeante d’entreprise, lesquels proches se sont portés garant pour répondre devant le tribunal en cas d’indisponibilité de l’accusée. Il s’agit, enfin, des preuves de la situation sanitaire de l’accusée malade d’un cancer « en phase terminale », selon la défense, et de documents authentifiant le mariage du couple Soppo, car le ministère public a émis des réserves sur ce volet de la défense.
Les quatre coaccusés de dame Soppo ne bénéficient pas de la liberté provisoire, bien qu’ils aient, eux aussi, présenté des garanties physiques. D’où leur colère au sortir de l’audience d’hier. Les trois hauts cadres de la société Gulfin sont accusés d’abus de confiance et de complicité d’abus de confiance aggravé. La société Gulfin leur reproche d’avoir été complices des manœuvres ayant concouru au virement par la Bgfi Bank, d’une somme de 982.484.412 Fcfa, au profit d’une société de droit britannique, basée dans les îles Vierges et connue sous le nom de Petroleum Energy and Gas (Peg). La somme d’argent avait été virée dans les comptes de Peg dans le cadre d’un contrat d’importation de produits pétroliers liant la société singapourienne à Gulfin.