La plume de Marie, de Clémentine Beauvais (éd. Talents hauts)

Publié le 21 juin 2021 par Onarretetout

C’est une plume de corneille que ramasse Marie quand Pierre Corneille, en 1650, vient passer quelques jours dans la propriété des Rochecourt. Marie est orpheline : sa mère était servante dans cette famille, et Madame de Rochecourt a décidé de la garder au château où elle partage la vie d’une fratrie (deux filles, deux garçons dont un encore très jeune). Le baron de Rochecourt ambitionne pour son fils un avenir à la cour du roi de France que fréquente Corneille. Marie écrit en secret et la venue d’un auteur de théâtre a de quoi lui plaire mais le baron n’oublie pas qu’elle est fille de servante et lui interdit d’importuner l’auteur. L’intérêt de ce livre tient à sa forme : Marie écrit, chaque jour, un acte d’une pièce de théâtre racontant la visite de Corneille, et cet acte ponctue chaque journée sous la forme de pages encadrées. C’est, bien sûr, Marie qui partira avec Pierre Corneille, bousculant ainsi, du haut de ses onze ans et demi, les usages vouant un rôle subalterne à la femme, d’une part, et à la servante, d’autre part. Elle part, affirmant :

« Et nous ferons, mes soeurs, une littérature
Où d’un monde meilleur le reflet miroitant
Donnera l’avenir en cadeau aux enfants. »

C’est le deuxième roman publié en français par Clémentine Beauvais, en 2011, primé par l’Unicef dans la catégorie des 13-15 ans.