La lettre première
Et si le chuintement initial
par les très sages bouches
aspiré
– à grandes bouffées d’images énigmatiques,
s’articulant –
si la promesse perpétuée
révélatrice inlassable,
se dissipait ?•
La double origine du langage
à Alain Lévêque
Le perdu inoubliable, inconnu,
le sein où j’avais part, originel,
j’essaie avec ma langue,
et cette rumeur dans l’oreille qu’elle fomente
et qu’il me semble reconnaître,
de recouvrer – oh ! je tâtonnerai – une parole
où être aspiré, respirer,
où me dissiper dans la mer.
... Où si le discours qui s’acharne,
qui s’arrache de ma bouche,
venait d’un élan sans cesse intimidé,
– et qui se hérisse d’autant plus, qui raffine,
que je n’y arrive pas ! –
pour mimer
la syllabe initiatrice,
dominatrice,
lorsque le père émit
l’univers en mouvement,
où je figure au rôle, ces jours-ci,
d’où je parle.
André Frénaud, Haeres, poèmes 1968-1981, Gallimard, 1982, p. 201-202.
Contribution de Tristan Hordé
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