Certains estiment que Laurent Gbagbo pourrait être plus utile aujourd’hui à son pays et à l’Afrique dans un rôle de médiateur de la république ou de médiateur dans le règlement des crises et conflits sur le continent africain.
Selon notre confrère Alafé Wikili qui est directeur général du quotidien L’Intelligent d’Abidjan.; le retour au bercail de Laurent Gbagbo représente beaucoup pour ses partisans et pour la décrispation du climat politique. C’est surtout une opportunité de « poursuivre la réconciliation parce que les sentiments d’exclusion, d’injustice, de frustration, seront réduits», a-t-il dit dans Africanews. Alafé Wikili ajoute qu’«en même temps ça appelle à plus de responsabilité. Les discussions seront plus ou moins directes et on ne pourra plus dire: « Gbagbo a dit. Le président Gbagbo a dit. » Il y aura toujours des émissaires, des collaborateurs. Mais à un moment donné, il aura la possibilité, ou le président Bédié ou le président Ouattara, ou aussi ses militants, les uns et les autres, de rencontrer le président Gbagbo et de lui parler directement. Donc, la situation sera plus apaisée», a poursuivi Alafé Wikili.
Envisager une grâce ou une loi d’amnistie
En ce qui concerne la condamnation à 20 ans de prison en 2018 de Laurent Gbagbo pour le braquage de l’Agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest(Bceao) et le désir des victimes de la crise politique de 2010-2011 de toujours réclamer justice, notre confrère a son opinion. S’agissant justement des victimes, Alafé Wakili est formel: «il y a lieu de se pencher davantage sur leur sort en trouvant des mécanismes de satisfaction durables. Il y a lieu de se pencher durablement et profondément sur la question, que l’on soit du camp du président Laurent Gbagbo ou d’un autre camp».
Par ailleurs auteur du livre publié en 2013 à L’Harmattan et intitulé «Notre histoire avec Laurent Gbagbo. Regard sur quinze années de crise en Côte d’Ivoire», Alafé Wikili note que «relativement à la condamnation, il faut tenir compte du contexte général d’apaisement, et prendre les dispositions dans ce sens-là. Il y a trois niveaux : sans procédure actuelle, il y a la non-tentative d’exécution de la décision de justice. Les juges ne délivrent pas de mandat d’arrestation. Ensuite, le politique, peut soit donner une grâce, soit faire une loi d’amnistie». Sur l’importance du retour de Laurent Gbagbo après un séjour pénitencier et son jugement à La Haye, il ressort que son acquittement définitif ouvre la voie pour des perspectives de paix et de réconciliation nationale.
Quitter les batailles de clans pour le pouvoir
Le rôle que beaucoup veulent voir jouer désormais Laurent Gbagbo est celui d’un homme d’Etat qui pense aux générations à venir en posant des actes qui ne sont pas ceux «d’un homme de clans dans une bataille de pouvoir pour la Côte d’Ivoire». Mais, des actes d’un homme vers qui on doit aller parce qu’il inspire «l’image du sage en Côte d’Ivoire, le sage au Mali. Qui ne va pas au Mali en qualité de président de Côte d’Ivoire, mais d’Africain qui a gagné un combat. Qui va au Mali pour parler aux Maliens. Voici le Laurent Gbagbo que je veux voir. Un Laurent Gbagbo dont je rêve pour l’Afrique», a souligné Alafé Wikili. En fait, un rôle de médiateur de la République ou de médiateur dans les conflits en Afrique sur le continent irait bien à Laurent Gbagbo.