Une une presque monothématique :
En haut, les propos polémiques avec une photo fort peu souriante
En bas, la photo de l'annonce d'une nouvelle loi
qui revalorisera le métier d'infirmier, avec cette citation présidentielle :
"La santé ne peut pas être laissée aux mains du marché"
Hier, Mauricio Macri était à Mendoza pour la promotion de son livre, Primer tiempo (première mi-temps), consacré à sa présidence (2015-2019). Il devait se sentir en terre conquise puisque Mendoza est gouvernée à droite (opposition nationale). Il s’est donc lâché.
Il a en effet déclaré qu’il n'aurait jamais pu croire que l’irruption de cette maladie, qui est un peu plus grave qu’une grippe, pourrait empêcher qui que ce soit de dormir. Alors que tous les chefs d’exécutif partout dans le monde, mis à part quelques pays dirigés par des autocrates irresponsables, ont bousculé leurs projets pour faire face à la crise sanitaire.
Et
tout cela arrive dans un contexte déjà chargé. Il y a d’abord eu
récemment sa vaccination à Miami qui a scandalisé nombre de ses
compatriotes. Dans le même élan, on a appris qu’à l’époque de
la transmission du pouvoir, il avait conseillé à son successeur de
ne pas se tuer à la tâche et lui avait donné en exemple son propre
emploi du temps : réveil à 7 h, travail de 9 h à
18 h (19 h au plus tard), et ensuite il n’y a plus qu’à
buller parce que la charge de la présidence serait « tout à
fait épuisante » (vous parlez d’un scoop !). Il y a
quelques jours, lors d’une émission de télévision aussi snob que
célèbre, on a vu Mauricio Macri confirmer tout cela et se vanter
d’avoir passé la plupart de ses soirées de président à
engloutir des séries Netflix en s’interdisant de s’intéresser à
quoi que ce soit en rapport avec sa charge publique jusqu’au réveil
le lendemain matin. Peu après le second tour, il avait aussi
recommandé à son successeur de prendre des vacances toutes les deux
semaines, ce qu’il avait lui-même fait sans jamais se cacher. Bien
au contraire : il se montrait très souvent sur les réseaux
sociaux en pleine détente en famille, dans l’une ou l’autre de
ses somptueuses résidences secondaires, étendu sur une chaise
longue.
Macri posant avec son livre, à Mendoza
En Argentine, on comptera bientôt 90 000 morts du covid pour une population totale de 44 millions d’habitants. Les propos de l’ancien président ont donc soulevé un tollé tel qu’il a dû présenter ses excuses quelques heures plus tard, ce qui est passé par les réseaux sociaux. Cette énième bourde politique, en pleine campagne électorale, a été commentée par tous les journaux, même les plus favorables à l’opposition.
Le Premier ministre a condamné en des termes sévères et ciselés avec précision l’insensibilité dont l’ancien chef de l’État a de nouveau fait preuve envers ses compatriotes éprouvés :
« Es un hombre poderoso y rico, y piensa que tiene acceso a los mejores médicos, tratamientos, que puede ir al exterior a vacunarse, y viajar por el mundo cuando todos estábamos aquí, haciendo contención del virus. »
« C’est un homme de pouvoir et un homme riche. Il pense qu’il a accès aux meilleurs médecins, aux traitements, qu’il peut partir à l’étranger pour se faire vacciner et voyager dans le monde entier au moment où nous tous, nous étions ici, à lutter pour contenir le virus. » Traduction © Denise Anne Clavilier © Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour
aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación