Pour commencer, je ne sais pas vous, mais j’adore la simplicité de cette couverture, sa grâce. C’est ce qui m’a attiré vers ce livre, puis le nom de Diglee, une illustratrice que je suis depuis longtemps sur les réseaux… Mais, ce qui vous convaincra certainement de le lire, est l’histoire que ce récit nous conte, celle d’une fuite, d’une retraite, d’une parenthèse pour se trouver ou se retrouver. Maureen Wingrove, alias Diglee, a décidé en effet, en février 2020, juste avant le premier confinement, de partir quelques jours dans une abbaye bretonne. Son beau-père, qu’elle adore mais qui souffre depuis des années de bipolarité, vient d’avoir un accident. Elle quitte son appartement de Lyon, l’homme qu’elle aime, sa vie trépidante pour un endroit où la déconnexion est possible. Elle a besoin de ça, et le lecteur ressent cette urgence en même temps qu’elle la vit. Comment cinq jours peuvent à ce point changer les choses ? D’abord, il y a cette chambre toute simple qu’elle va peu à peu faire sienne, encombrer de ses lectures et de ses dessins, les repas à heures fixes qui permettent des rencontres étonnantes, le village et la proximité de la mer. Le téléphone, avec ses messages et ses notifications, est oublié dans un coin. Il s’agit de vivre, tout simplement, la vie présente, dans toute sa nudité. J’ai aimé le sens du doux et du calme qui règnent dans ce récit, la remontée des souvenirs, les rencontres qui ont un sens, l’incursion évidente de l’ésotérisme dans les échanges que Diglee entretient avec le lieu et les gens. Ce genre de livre est de ceux qui peuvent arriver au bon moment entre nos mains. Il n’a fait, de mon côté, que confirmer mes aspirations du moment. Je me rends compte, depuis le déconfinement, que bouger continuellement, avoir mille projets, n’est plus par exemple ce que je souhaite non plus dorénavant pour moi, que vivre plus doucement, en conscience, plus simplement surtout, est ce qui me plaît vraiment, quitte à dire souvent non, à dire oui aussi parfois, mais à faire des choix. Comme vous le supposez, Ressac peut être lu sur une plage bretonne, avec le bruit de la mer en toile de fond sonore, mais pas seulement…
Editions La ville brûle – mai 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Une autre lecture chez… Mes pages versicolores