Présentation de l’éditeur :
La foudre frappe le tilleul séculaire devant la maison d’Eugénie, précipitant la vieille dame sur le carreau de sa cuisine. Sa fille Lisa va la voir à l’hôpital. C’est le début pour elle d’une prise de conscience de tous les mystères qui ont jalonné sa vie, depuis la pensione Mona Lisa, près de la gare Santa Maria Novella, à Florence où ses parents ont passé leur lune de miel et où elle a – peut-être – été conçue, jusqu’à la fuite de son père Auguste, incapable d’assumer une accusation grave, et dont elle n’a plus su que des cartes postales envoyées des quatre coins de France et d’Italie. De non-dit en non-dit, un mur s’est érigé, qu’il lui faut à présent déconstruire pierre à pierre.
Chère Lisa, l’orage qui a foudroyé le vieux tilleul devant ta maison d’enfance t’a obligée à te rapprocher de ta mère, à la veiller sur ce lit d’hôpital où elle dort apparemment paisiblement, frappée elle aussi par cet orage violent, cet orage métaphorique qui a fait remonter à la surface toutes ses rancoeurs, toutes ses déceptions, toutes ses colères envers son mari, ton père, Lisa, parti il y a longtemps sans jamais revenir. Pour seules traces d’un éventuel souvenir, les cartes postales étalées sur la cheminée. Maintenant, tu peux fouiller dans la maison, te rendre compte à quel point ta mère a cadenassé son coeur et t’a empêchée de renouer des liens avec ce père perdu.
Et toi, Eugénie, étendue sur ce lit d’hôpital où tu hésites sans doute entre revenir à la surface ou lâcher prise, tu dois assumer cette sécheresse de coeur, ce culte du secret et du mensonge dont tu as exclu ta fille unique, mais aussi cette solitude intolérable qui t’a menée à des choix sans doute discutables.
Auguste, toi le grand absent de l’histoire de Lisa, ta romancière te donne l’occasion de donner ton point de vue, d’expliquer pourquoi tu as fui la maison familiale et comment tu as tenté de renouer le contact. Certes tu as essayé mais tu aurais pu peut-être faire preuve d’un peu plus de courage ? Mais regarde, depuis le tilleul que tu as planté dans ton nouveau jardin, vois Lisa qui va sans doute se rapprocher de toi.
Oui, Lisa, j’admire ta capacité à tracer ton chemin dans la vie, à te dédouaner des choix malheureux de ta mère. Je suis ravie que ton autrice Françoise Houdart ait retrouvé un nouvel éditeur : elle nous propose une histoire de couple, de famille assez triste, heureusement « éclairée » grâce à un orage, et des personnages ambivalents, pleins de fêlures. Je te souhaite bonne route, Lisa, dans ce Berlin où aucun mur ne viendra entraver ton désir de paix et de liberté.
Françoise HOUDART, Au revoir Lisa, M.E.O., 2021
Un grand merci à Gérard Adam et aux éditions M.E.O. pour la découverte de ce livre !