Arrivé hier par un vol régulier de Brussels Airlines, l’ancien président a eu droit à un accueil exceptionnel et chaleureux des Ivoiriens.
Dès les premières heures de la journée d’hier, l’aéroport international Félix Houphouët Boigny est pris d’assaut par la presse et plusieurs curieux qui avaient deviné que les forces de l’ordre bloqueraient l’accès aux milliers de militants qu’on annonçait lors des réunions. Plusieurs centaines de personnes ont choisi de passer la nuit dans la commune de Port Bouët, à 25mn de l’aéroport. Dès 10h du matin, le protocole d’Etat chargé du pavillon présidentiel a pris possession des lieux et a commencé à installer les personnalités qui se sont déplacées pour accueillir le célèbre prisonnier de la Cpi.
Le décor s’est planté définitivement aux environs de 15h30 avec l’arrivée des cadres du parti. Affi Nguessan, l’ex-Premier ministre de Gbagbo, Assoa Adou, l’homme de confiance, les anciens ministres et les députés du Fpi. A leur tête, Michel Gbagbo, le fils du président Gbagbo, arrêté avec son père en 2011 dans le bunker et détenu pendant plusieurs années dans une prison ivoirienne. L’arrivée des réprésentants de Henri Konan Bedie, l’ancien président de la République et président du PDCI, le ministre Jean Louis Billon et Dikawue, a précédé celle très remarquée de Simone Gbagbo, l’épouse de Laurent Gbagbo, ancienne première dame et vice-présidente du Fpi. Installés dans le pavillon, ils n’ont pas vu atterrir l’avion qui transportait la star de la journée, et c’est là que Laurent Gbagbo va décider de faire du… Laurent Gbagbo.
Chamboulement
Assis tout à côté de nous, un militant de la première heure va lancer une boutade : « Je sens que le président va nous faire le coup ». Et le mouvement du protocole va lui donner raison. Dès sa descente d’avion, l’ex-president a décidé de ne pas emprunter le pavillon présidentiel mis à sa disposition, il sortira donc par la porte des officiels. Son aparition va déclencher une hystérie dans la foule très nombreuse qui s’ est rassemblée tout autour de l’aéroport et qui avait réussi à contourner les barrières. Son cortège va immédiatement s’ébranler vers le centre -ville selon un itinéraire qui sera modifié aussi. Le protocole du président Gbagbo ayant choisi d’emprunter le 3eme pont pour rallier Cocody, avant de ppoursuivre vers Atoban. Un cortège arrivé au QG avec un grand retard à cause de la circulation assez lente, et perturbée par les youyousp et les cris de joie, les leurs des milliers de militants massés le long de l’itinéraire. Un retour trimphal donc, comme annoncé, et une ambiance de fête quelque peu gâchée par des indisciplinés et quelques centaines de militants zélés qui ont provoqué la police, occasionnant le jet d’une trentaine de grenades lacrymogènes.
Laurent Koudou Gbagbo a beaucoup reçu hier, a échangé quelques mots avec chacun de ses ex-collaborateurs, cadres et militants qui ont défilé dans ce salon où il a pris place. Avant de se retirer dans un lieu tenu secret où il a passé sa première nuit dans son pays natal. Une nuit qui s’est refermée sur une partie de la population qui avait pris peur et qui avait décidé de ne pas sortir, préférant rester à la maison. On a noté aussi une circulation assez fluide, plusieurs centaines d’automobilistes ayant choisi de ne pas conduire par peur de casse et dérapages.
Le programme de la journée, sauf changement, sera dédié au repos et aux audiences. Ensuite, l’ex-président ira se recueillir sur la tombe de deux personnes importantes décédées pendant son incarcération. Sa maman, Marguerite Gado et Sangaré, vice-président du Fpi et ami de très longue date de Gbagbo.