Comme dans « La Tresse », Laetitia Colombani entremêle trois portraits féminins, trois destinées cabossées qui se rencontrent le temps d’un roman. Outre cette institutrice cherchant à se reconstruire après un drame personnel, le lecteur retrouve Lalita, qui n’est autre que la fille de Smita, l’un des personnages principaux de « La Tresse ». La troisième femme, Preeti, également issue de la caste des Intouchables, dirige une brigade féminine d’auto-défense qui vient en aide aux nombreuses victimes d’agressions.
L’Inde que l’on visite en compagnie de ces trois personnages, n’est pas celle des touristes, mais celle des coulisses, peuplées de mendiants, d’intouchables et d’illettrés. Un endroit sans perspectives, frappé par la misère, où l’enfant est synonyme de main-d’œuvre et les filles régulièrement victimes du sport national : le viol ! Privées d’instruction, on leur ôte la principale clé qui mène à la liberté : l’éducation ! Sous la houlette de coutumes et traditions ancestrales, les droits des femmes et des enfants se retrouvent constamment bafoués…
« Le cerf-volant » de Laetitia Colombani est un magnifique roman féministe sur la reconstruction, qui dénonce la condition féminine et l’exploitation des enfants-esclaves en Inde, tout en soulignant l’importance de l’éducation afin de pouvoir s’extraire de cette misère…
« School ! School ! Le gamin continue de crier et ce mot est comme un affront à la misère, un grand coup de pied balayant les castes millénaires de l’Inde, rebattant les cartes de la société. Un mot en forme de promesse, un laissez-passer pour une autre vie. Plus qu’un espoir : un salut. »
Le cerf-volant, Laetitia Colombani, Grasset, 208 p., 18,50€
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