Solos (Saison 1, 7 épisodes) : sept personnes face à leur propre humanité

Publié le 17 juin 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Le concept même de Solos est intéressant. L’idée de mettre des personnages seuls face à leur humanité et ce qui fait ce qu’ils sont est intéressante. Pour autant, Solos n’est pas vraiment la série que j’attendais. Créée par David Weil (Hunters), la série tente et échoue en grande partie à faire de son récit quelque chose de grandiose. La narration est assez faible par moment et les épisodes tous très inégaux. Malgré un casting réussi, les scénaristes tentent encore et encore des choses sans parvenir clairement à leurs fins. Si certaines choses sont intéressantes au début de chaque épisode, une fois que l’histoire est installée le tout perd de sa force narrative et tombe dans le piège de la série légèrement ennuyeuse. Disons que beaucoup des histoires manquent cruellement de contexte. La première avec Anne Hathaway est plutôt bonne et le twist sur pourquoi elle veut voyager dans le temps est intéressant mais cela manque cruellement d’impact. J’apprécie tout de même que Solos ne cherche pas à devenir une sorte d’ersatz de Black Mirror alors que nombreuses sont les séries qui ont voulu lui ressembler depuis cinq ou six années maintenant.

Solos est une série d'anthologie dramatique, qui invite à réfléchir et explore le sens profond du lien humain à travers le prisme de l'individu. Solos met en avant des histoires uniques, chacune racontée du point de vue d'un personnage et à une période différente.

Solos a pourtant un argument de taille : son casting. Sauf que mal utiliser son casting ne permet pas de faire de bons épisodes. Anne Hathaway est clairement la seule qui s’en est réellement bien sortie, probablement car son histoire est la première et qu’elle lance les hostilités. Pour autant, certaines histoires comme celle de Constance Wu dans l’épisode 5 sur la grossesse n’arrive jamais à réellement décoller. Le fait que l’on soit souvent face caméra avec les acteurs empêche de réellement s’imprégner de l’univers de chacun des personnages. On suit des dialogues, des bribes de conversations en tout genre, sans que cela ait l’impact émotionnel que cela aurait dû avoir dans d’autres circonstances. Si les éléments de SF de Black Mirror sont fascinants et surtout des projections de ce que la technologie peut devenir, Solos ne porte pas de jugement sur la société actuelle et se contente de raconter des petites histoires.

Je ne suis pas contre parler de l’humanité avant même de la SF (ou même de la technologie) dans le sens où la SF est avant tout une histoire d’humanité. Sauf que les digressions narratives rendent souvent les épisodes difficiles à digérer et installent une certaine forme d’ennui. Afin de profiter pleinement de Solos, je n’ai pas enchaîné les épisodes (ce qui m’a rendu le visionnage probablement plus digeste). Je pense que Solos se déguste épisode par épisode sans avoir besoin de les enchaîner car ils perdraient probablement encore plus de leur impact. Ainsi, je n’ai pas été plus impressionné que ça par Solos. Je dirais même qu’une fois la saison terminée elle ne laisse pas de souvenir impérissable. Elle donne même plus l’envie de faire autre chose pendant que les épisodes tournent alors que le concept manque cruellement de surprises et surtout d’ambition.

Note : 3.5/10. En bref, une série ambitieuse qui n’aura pas réussie son pari.

Disponible sur Amazon Prime Video