À l’époque qu’il jouait dans la LHJMQ, Jacques Richard était considéré comme un des meilleurs joueurs de la ligue. En 1972, il fut repêché au deuxième rang du repêchage de la LNH par les Flames d’Atlanta. Cependant, son talent cachait un mode de vie décadent. Celui-ci brulait tellement la chandelle par les deux bouts que sa carrière aurait pu facilement se terminer avant qu’elle ne débute. Après des saisons en dents de scie et des séjours dans les mineurs, Jacques Richard fit un spectaculaire retour qui le jeta à nouveau sous les feux de la rampe. Sauf que…
Ses grosses années avec les Remparts
Jacques Richard fit l’équipe des Remparts de Québec à 16 ans seulement. Lors de cette saison, il cumula 62 buts et 64 passes, en jouant avec un joueur très connu des québécois, Guy Lafleur. La saison suivante, les Remparts maintinrent un dossier de 54-7-1 et gagnèrent la Coupe Memorial au terme de la saison.
« Il n’y a rien qu’il ne puisse pas faire. Il peut patiner, tirer, faire des jeux, jouer défensivement, jouer sur le jeu de puissance et tuer des pénalités. »
Maurice Filion
L’attaquant termina en beauté son stage junior avec une saison de 71 buts et 89 passes. Ses 160 points points furent assez pour terminer au premier rang des pointeurs de la ligue; sans Guy Lafleur. L’été suivant, cette saison allait être la consécration.
Plus de bas que de haut pour Jacques Richard à Atlanta
1972 était un bon temps pour faire des affaires en or quand tu étais un joueur d’hockey. À cause de la nouvelle AMH, la ligue donna le droit aux Islanders et aux Flames, les deux nouvelles équipes de l’expansion, de choisir leur joueur avant le repêchage, pour pouvoir négocier à l’avance avec eux.
Sous les conseils de son bon ami Guy Lafleur, Jacques Richard préféra finalement se joindre aux Flames d’Atlanta, au lieu d’accepter l’offre lucrative des Nordiques de Québec de l’AMH. Avec un bonus à la signature de 100 000$ et un contrat de six ans et de 900 000$, direction Atlanta pour le joueur repêché deuxième au total.
Jacques Richard et Bernard Geoffrion / Crédit photo: Georgia Hockey MuseumDéjà en arrivant à Atlanta, on utilisa son nom de famille pour le présenter comme le nouveau Rocket Richard qui allait mener la nouvelle équipe du Sud des États-Unis. Cependant, celui-ci avait besoin d’un traducteur pour se faire comprendre en entrevue.
Dès le premier camp, il eut de la misère à garder la tête haute et à suivre le rythme. Son entraîneur Bernard Geoffrion avait tout de même confiance en lui et son directeur-général Cliff Fletcher lança même : « Il est la fondation de notre franchise. »
En cours de saison, les encensements pour Richard disparut. La jeune sensation connut de la difficulté et un matin qu’il arriva en retard de 20 minutes à un entraînement, il fut sévèrement critiqué. Fâché, il quitta l’équipe momentanément. Au terme de la saison, il ne récolta que 13 buts et 18 passes en 74 parties.
Après une saison encourageante de 27 buts en 1973-1974, il déçut l’année suivante et les Flames perdirent patience avec lui. Il fut échangé aux Sabres de Buffalo en 1975.
Crédit photo: Sports PostersLa descente aux enfers
Avec une équipe qui possédait déjà la ligne de la « French Connection » et un valeureux deuxième trio avec Danny Gare, Craig Ramsey et Don Luce, Jacques Richard ne jouait pas beaucoup. Lors d’une bataille dans un bar de Buffalo, il se blessa au poignet et il manqua des matchs; rien pour aider.
« Gérer les excès d’alcool et le comportement de Jacques Richard est un job à temps plein »
Punch Imlach
Le 1 juin 1976, Richard était dans un bar de Québec avec son ancien coéquipier des Remparts André Deschamps, quand deux hommes masqués sont entrés pour ouvrir le feu avec des armes automatiques, blessant légèrement les deux joueurs. Plus tard en novembre, l’enfant terrible fut intercepté en état d’ébriété au volant de sa voiture. Les Sabres l’envoyèrent alors dans la Ligue américaine avec les Bears d’Hershey. Le calvaire avec les Sabres s’acheva en 1980, quand l’équipe racheta son contrat vers la fin de la saison.
La résurrection avec les Nordiques
Le directeur-général des Nordiques d’alors, Maurice Fillion, son entraîneur du temps des Remparts, fit signer un contrat à l’énigmatique joueur.
Début 1980, avec l’arrivée de Peter et Anton Stastny au même moment, se fût la résurrection pour Jacques Richard. Soudainement, le joueur devenait un pointeur du top 10, avec une des plus dynamiques lignes dans la ligue. À l’âge de 28 ans, il venait de terminer la saison avec une excellente production de 52 buts et 51 passes. Il fut même candidat au trophée Bill Masterton à cause de son retour fabuleux.
Jacques Richard avec les Nordiques /Bruce Bennett Studios via Getty Images Studios/Getty Images)Cependant, les célébrités furent de courtes durées. La saison suivante, Richard se présenta en mauvaise condition physique au camp d’entraînement et il fût remplacé par Réal Cloutier, au sein de la ligne avec les Stastny. Les bonnes statistiques ne seront plus au rendez-vous par la suite pour l’ancien prodige.
Incontrôlable à cause de son style de vie
En peu de temps, sa femme demanda le divorce, il devint propriétaire d’un bar qui perdait beaucoup d’argent et il perdit 150 000$ en une seule année à cause de ses mauvaises habitudes de « gambling ».
Au bout du rouleau, il s’envola pour la Colombie en 1989. Il tenta d’importer 2.8 kilos de cocaïne dans un sac de golf. Un douanier remarqua un Jacques Richard nerveux à son retour à l’Aéroport de Mirabel. Résultat, celui-ci plaida coupable et reçut une sentence de 7 ans dans une prison fédérale.
À sa sortie de prison, il a tenté de retrouver le droit chemin, mais il combattait toujours ses démons. Le 8 octobre 2002 après une soirée arrosée pour sa fête, Jacques Richard perdit le contrôle de son camion dans un rang de Notre-Dame-du-Sacré-Cœur-d ‘Issoudun, près de Québec. Il frappa un poteau et il mourut malheureusement à l’hôpital. Tel est le destin tragique de Jacques Richard, un prodige qui est finalement décédé de ses excès…
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