Le miel sauvage sent la liberté.
La poussière, un rayon de soleil;
La violette, une bouche de fille;
L'or, rien.
Le réséda sent l'eau,
L'amour sent la pomme.
Mais nous savons pour toujours
Que le sang ne sent que la sang.
Le procureur romain
S'est lavé les mains pour rien
Devant tout le peuple,
Sous les cris menaçants de la canaille;
Et la reine d'Ecosse a frotté pour rien
Sur ses paumes étroites
Les éclaboussures rouges,
Dans l'ombre étouffante du palais royal.
Anna Akhmatova
Partager cet article Repost0Poètes D'hier
« Article précédent