Cette partie de la ville de Yaoundé située à un jet de pierre du quartier Messassi est dans l’obscurité depuis plus de cinq jours.
Les élèves vivant à Ndjom-Assi, quartier situé à un jet de pierre du dispensaire Messassi, maudissent au quotidien Eneo. En pleine période d’examen, ils sont condamnés à réviser leurs leçons avec torche, lampe et bougie en fonction de la bourse de chaque famille pourtant aux alentours, ça brille de mille feux. Au niveau du dispensaire, les ampoules livrent leurs plus beaux atouts alors que depuis le vendredi 11 juin, Ndjom Assi est plongée dans le noir absolu.
Ce matin du 11 juin, un bruit strident a réveillé une bonne partie des habitants. C’était aux environs de 8h30. « J’étais encore couché. J’ai cru qu’il y avait eu explosion. C’est quand on a poussé la curiosité plus loin, qu’on s’est rendu compte que le transformateur avait lâché plongeant les ménages dans l’obscurité ». Le transformateur en question était accroché sur un poteau électrique sans sécurité aucune à en croire Idriss Noah : « regardez vous-même comment on peut installer un appareil aussi lourd sur un poteau. On dirait que les agents d’Eneo ont utilisé le clou acheté chez le quincailler le plus proche pour le faire. C’est vraiment malheureux. On est déjà habitué ici avec de nombreuses coupures. Regardez là-haut, il y a l’électricité ; mais ici, on dirait qu’on n’est pas à Yaoundé », se plaint-il. Et de relever pour le regretter : « Mon fils compose le Bepc. C’est avec la lampe qu’il fait les dernières révisions. Cela pourrait avoir des effets négatifs sur sa vue car la luminosité est très faible. On souffre vraiment ».
Lundi dernier, un agent d’Eneo a été froidement accueilli dans une cité au lieu-dit deuxième entrée madame Onana. Venant relever l’index devant servir au calcul de la facture du mois, il s’est étonné de ne pas voir le compteur tourner : « Vous êtes étonnés pourquoi. Donc vous ne savez pas qu’il n’y a pas la lumière dans ce quartier depuis. Vous savez seulement distribuer les factures », tonne cette occupante en colère.
Rendu mardi où le transformateur avait lâché pour atterrir sur un comptoir de fortune, l’appareil n’y est plus. Selon le voisinage, les agents d’Eneo seraient passés porter. Seuls les fils entrecoupés sont visibles. « C’est une panne qui peut être gérée en une journée. Voilà bientôt une semaine sans électricité. Les boutiques sont obligées de fermer avant 19h. Les pertes s’alourdissent car les poissons pourrissent dans les congélateurs », se désole Armand Noumbissi, riverain.
Avec la régularité des coupures dans cette partie de la ville, les populations espèrent que ce « cauchemar » sera vite réglé même si elles ignorent à quand leurs ampoules brilleront à nouveau.