En prélude à cette commémoration, le réseau pour une enfance réussie a annoncé sa mission de détruire ces deux « Soweto-muets » que sont le phénomène de mort-né et les décès des nouveau-nés au Cameroun.
Le 16 juin de chaque année se célèbre la journée de l’enfant africain, ce depuis 1991. En prélude à cette commémoration, le Réseau pour une enfance réussie au Cameroun (Rerc) a tenu un « Dîner citoyen » au siège de l’Association des jeunes solidaires d’Essos et environs de Yaoundé(Ajeseey), Osc, coordinatrice dudit réseau à Yaoundé, le 12 juin 2021. L’évènement était placé sous la présidence du délégué départemental du ministère de la Promotion de la femme et de la famille. Ce « Diner citoyen » visait la sensibilisation des participants et le plaidoyer à l’adresse des décideurs sur les facteurs aggravants, mais banalisés, de la vulnérabilité de l’enfant, qualifiés de ce fait de « Soweto-muets ».
Le « Dîner citoyen » coordonné par Philippe Narcisse Mgbwa Avezo’o du Resipat et Caroline Messina, coordonnatrice du Rerc et de l’Osc, a regroupé les enfants de 12 à 18 ans, les promoteurs d’établissements scolaires, les leaders des Organisations de la société civile, les agents de santé communautaire polyvalents (Asc-p), autour d’un panel d’experts (médecins, professionnels de santé publique et communicateurs). Les limites d’utilisation convenable des services de consultation prénatale (Cpn) et ceux d’accouchement ont été indexées par le panel, comme vecteurs des cinq facteurs qui optimisent la mortinatalité et la mortalité néonatale au Cameroun. Ces facteurs sont : le nombre élevé de femmes enceintes (Fe) qui ne font pas la consultation prénatale. En 2019, on dénombrait 199.884 femmes dans cette situation ; la très faible assiduité des femmes enceintes à la consultation prénatale, environ un tiers (1/3) de femmes enceintes ayant été reçues à la première parviennent à la quatrième Cpn. Le taux d’assiduité de ces femmes ayant fait au moins quatre consultations prénatales était de 27,84% en 2019. Le troisième facteur porte sur la très faible participation des conjoints des femmes enceintes à la Cpn cette même année. Seulement 03,72% des conjoints attendus ont été reçus à la consultation prénatale. Un autre facteur pas des moindres est la faible fréquentation par les futures mamans des services d’accouchement au sein des formations sanitaires au cours de l’année 2019. On a recensé 54,35% des femmes enceintes attendues ont été reçues en salle d’accouchement. La faible utilisation des services d’accouchement, même, par les Fe reçues à la Cpn est aussi une cause de la mortinatalité et de la mortalité néonatale au Cameroun. Le pourcentage des femmes enceintes reçues à la Cpn ayant accouché dans une formation sanitaire est d’environ 42% en 2019.
En guise de réponse aux taux très élevés de la mortinatalité à savoir 36 pour 1000 naissances et 28 pour 1000 naissances vivantes pour ce qui est de la mortalité néonatale, selon l’enquête démographique et de santé (Eds) 2018, le Réseau pour une Enfance réussie au Cameroun a formulé des recommandations. Il préconise que la communauté nationale, dans toutes ses composantes, se mobilise pour contribuer efficacement à réduire les facteurs aggravant de la mortinatalité et de la mortalité néonatale au Cameroun. Le réseau recommande que le gouvernement prenne toutes les mesures nécessaires visant à réduire les « Soweto-muets » révélés au cours du « Diner citoyen ». Ceci doit se faire à travers une information intensive de la communauté nationale sur les enjeux et défis y relatifs, une planification des interventions nécessaires et efficaces, voire, la contrainte de la femme enceinte et de son conjoint à assumer leur responsabilité de géniteurs.