Drôle d'emploi : transe

Par Patricia Goyenetche

Dans l'épisode 26 : Capucine enfermée dans son 5 m² semble halluciner devant l'irréalité de la situation. Elle ne peut croire que cela puisse être vrai. Alors que son esprit ressassait l'ensemble des indices à sa disposition, Sarah entre dans la pièce avec un appétissant repas régional. Avant de partir, elle lui offre un morceau de musique qu'elle pourra écouter en boucle tout en déjeunant.

Tout cela est appétissant. Mon estomac n’a pas eu l’occasion d’honorer un tel festin depuis mon arrivée. Que ce merveilleux repas est tentant. Je prends la fourchette en plastique mise à ma disposition et m’apprête à manger lorsqu’une idée me traversa l’esprit. Cette nourriture est riche et goûteuse, tout comme ce chocolat étrange que l’on veut à tout prix me faire avaler, y aurait-il un lien ?

Mes pensées se mettent à tourbillonner : « TEMPS, CHOCOLAT, DEPART, FILIALE, ORANGE, RETOUR, SIGNE, ETOILE, ... » que cela veut-il bien dire ? « Nourriture abondante, petit chocolat, … » Je ne comprends pas. Tout semble si éloigner, si différent. Faut-il les associer ? ou les opposer ? Le lien est-il dans leur sens, dans leur fonction, dans leur étymologie. Je recherche au plus profond de moi tout ce qui pourrait m’aider à comprendre. La nourriture stimule la pensée. La sérotonine favorise les influx nerveux. La consommation de chocolat est plus abondante dans certaines situations. Ma pièce est étroite, j’ai l’impression d’étouffer. Moi qui aime les grands espaces me voici oppressée. Et Paul que fait-il ? va-t-il pouvoir me retrouver ? je dois lui indiquer ma position. Comment faire ?

Capucine est en transe. Elle vient d’entrer dans un état second. Son corps est immobile. Son regard est fixe devant son assiette encore pleine. La musique continue, répétitive et hypnotisante. Elle saisit son clavier, ouvre un son blog est commence à rédiger un billet. Jamais elle n’avait jamais tapé aussi vite. Elle semblait contrôlée par une puissance extérieure. La page se remplissait sans que le regard de Capucine ne bouge. Avait-elle succombé aux troubles expériences de ce laboratoire clandestin.

Des bruits de pas raisonnent dans le couloir et s’arrêtent devant la porte de la chambre de Capucine. Flav s’empresse de débrancher la boîte d’alimentation de la chambre, coupant de ce fait le système de surveillance. Au même moment, Ephémère plaçait une cassette vidéo préenregistrée au centre de surveillance. Flav entra.

Capucine ne réagit pas. Il était trop tard, la musique avait eu raison d’elle. Flav éteint la musique et d’une voix calme chuchota à l’oreille de Capucine. « votre corps est détendu. Vous êtes calme. Je vais compter jusqu’à trois et vous vous réveillerez. Vous vous sentirez bien reposer. Un … Deux … Trois … » Capucine ouvrit les yeux et voyant Flav : « Mais que faites-vous ici ? que ce passe-t-il ? Je ne me souviens plus de rien ? ». Puis regardant son écran, elle vit son nouvel article. « Flav, expliquez-moi, que m’arrive-t-il ? ». « Vous avez été hypnotisé à votre insu. La musique qu’on vous a fait écouter comprend des sons subliminaux. Ils permettent de stimuler votre cerveau et guide vers des comportements précis et attendus. Il était impossible pour vous de vous en apercevoir. Vous êtes tombée en transe et votre subconscient a guidé vos pensées. Vous avez écrit un billet mais, je suis arrivé à temps. Vous ne l’avez pas encore publié. Ephémère vient de modifier les systèmes pour que la musique continue de passer en boucle sur votre vidéo de surveillance, mais sans vous affecter. Dans une demi-heure, Sarah reviendra chercher votre plateau et voir votre billet. Ne leur donner pas le code, je vous en prie. Je vois que vous n’avez pas touché à la nourriture, soyez sans crainte, elle est saine. Je dois vous laisser. Soyez prudente. »

« Flav, ne partez pas … expliquez-moi ce qu’ils attendent de moi … ». Trop tard Flav est reparti.

Qui prend la suite ?