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QU’EST-CE QUE L’ART ? par J.Danton

Publié le 26 juillet 2008 par Damien Ravot

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QU’EST-CE QUE L’ART ?


   Qu’est-ce que l’art ?

Cette question n’est évidemment pas nouvelle. Il n’est pas un seul philosophe, pas un seul artiste qui ne se la soit déjà posée.

Ce qui est nouveau, c’est la période à laquelle elle se pose.

Elle se pose à un moment très précis de l’histoire,  au début d’un siècle qui succède à un autre sans fait marquant, sans fracture, sans changement notoire ; tout du moins en ce qui concerne le monde occidental.  

Elle se pose au début d’un siècle qui fait suite à un autre, le XXe, lequel aura été l’un des  plus agités, des plus meurtriers de toute l’histoire de l’humanité.

Un siècle également très riche en découvertes scientifiques fondamentales, un siècle qui, en quelques décennies, connaîtra plus d’évolutions et de progrès technologiques qu’au cours des dix-neuf autres qui l’ont précédé.

Siècle foisonnant aussi en ce qui concerne l’art. Il voit naître le cinéma, le jazz, l’art nouveau, le cubisme, le surréalisme, l’art abstrait, le dodécaphonisme, l’art industriel et nombre d’auteurs appartenant désormais  à la grande histoire de la littérature.

Une décennie après la fin de la seconde guerre mondiale, une jeunesse avide de liberté, en révolte contre la société industrielle, la société de consommation, constituera un mouvement, la Beat generation, avec une oriflamme qui deviendra centrale : la pop music.

Dans le sillage de ce mouvement, quelques tendances artistiques se dessineront : l’art psychédélique, les happenings, le pop art. 

Après cela, l’on ne parlera plus que d’« art contemporain » en général, expression assez vague qui désigne « ce qui se fait aujourd’hui ».

Si les « ismes » fleurissent encore, ils ne désignent plus que des courants marginaux, confidentiels, qui se définissent plus par un discours sur l’objet artistique, sur la création, que par l’émergence d’une réalité neuve s’imposant d’elle-même comme œuvre d’art.

Le XXe siècle aura détruit bien des moules, des modèles, des valeurs, des convictions.

A bien des égards, c’est une bonne chose. L’ordre bourgeois, l’ordre clérical, l’ordre patriotique, tous trois étant intimement liés, avaient fini par peser un peu trop sur les consciences.

D’un autre côté, les ultimes revendications libertaires de mai 68, avec le recul, ont donné à la liberté le goût amer d’un élan sans but.

S’il est bon de pouvoir tout faire, encore faut-il savoir que faire, vers quoi tendre.

Les artistes contemporains sont les héritiers de ceux qui ont dit que l’on avait épuisé les ressources de la musique tonale, qui ont dit que la peinture devait s’extraire des contraintes de la figuration, qui ont rejeté toute théorie des proportions.

Dans les écoles d’art, il est de bon ton de dire que l’art ne s’apprend pas. Ce qui est vrai. Toutefois, cette affirmation laisse la porte ouverte à toutes les formes de libertés non soumises à une impérieuse nécessité créatrice.

Le cubisme s’impose à Picasso comme à Braque, de même que la représentation non figurative des mouvements intensifs et dynamiques de l’esprit s’impose à Klee et à Kandinsky.

A partir de là, il est possible de « faire de l’art » en ne gardant que la partie émergée du cubisme ou de l’art abstrait, c’est-à-dire sa simplicité technique.


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