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Masuji Ono est un vieil homme. Il a perdu un fils à la guerre. Il a perdu sa femme. Il lui reste ses filles et ses peintures. La cadette est mariée, elle a un fils. L'aînée devrait être mariée.
Ono nous laisse percevoir son existence avec un ton un peu froid, détaché et critique. Une certaine lenteur également, assez propre à son âge. Il s'interroge sur un monde qu'il voit changer très vite, sur le vieil empire japonais, sur l'omniprésence américaine (son petit-fils joue au cow-boy). Dans cette narration, les paysages sont beaux, doux, le regard est un peu nostalgique, porté par une plume nuageuse, pas toujours précise mais assez paisible. Outre l'ambiance, le style est plaisant.
Quant à l'intrigue, elle ne se révèle que par petites touches. Ono a été peintre pendant la guerre. Il semble avoir eu une certaine influence. Il ne parvient pas à marier son aînée. Qu'a-t-il fait qui le met ainsi à l'écart ?
Un doux roman de Kazuo Ishiguro qui manque un peu de peintures... J'attendais des estampes, mais je n'en ai guère vues. Le monde flottant évoque pour moi ces geishas feignant l'ivresse pour faire boire leur compagnon, jouant de la musique ou chantonnant devant un beau japonais... Le monde flottant est quasi absent ici... hélas.