Quatrième de couverture :
Traumatisée après qu’une coiffeuse rancunière l’a shampouinée à la crème dépilatoire, Agatha Raisin se réfugie incognito dans un hôtel de la côte en attendant que sa chevelure repousse. N’ayant plus rien à perdre, elle consulte également une sorcière réputée pour ses talents. Miracle, la magie opère, mais pour peu de temps, car la sorcière est retrouvée assassinée… Agatha renoue aussitôt avec ses réflexes de détective, aidée par l’inspecteur Jimmy Jessop, ensorcelé par ses charmes. À moins que ce ne soient les effets du philtre d’amour qu’Agatha a acheté à la pauvre sorcière ?
A la fin de cet opus, Agatha déprimerait presque car elle a l’impression que, où qu’elle passe, la mort frappe, des gens sont malheureux à cause d’elle. Elle revient se réfugier chez elle, à Carsely, dans son cottage et auprès de ses chats après des « vacances » un peu forcées sur la côte, à Wyckhadden, en plein hiver. Là, dans le vieil hôtel cosy où elle séjourne, elle est conviée dans le cercle de vieux résidents à l’année qui s’occupent entre parties de Scrabble, soirées dansantes ou promenades sur la jetée. Et une des résidentes confie son bon plan à Agatha : consulter une voyante (automatiquement rebaptisée une sorcière par Agatha) qui fournit aussi des potions « magiques » contre toutes sortes de maux. Et notre quinqua échaudée par des expériences amoureuses décevantes (elle est évidemment toujours obnubilée par James Lacey) achète à prix d’or un philtre d’amour, qu’elle s’empresse de tester sur un inspecteur local (rencontré par hasard, je vous le promets) qui en devient tout amical, voire empressé. Et voilà que la sorcière est assassinée… et devinez qui retrouve le corps…
Je sais que certain(e)s se sont lassés des enquêtes d’Agatha Raisin, ce n’est pas encore le cas pour moi, ça me fait vraiment une distraction sans prise de tête dont j’ai bien besoin en juin. Cette enquête n’est pas trop dangereuse pour l’intégrité physique d’Agatha, je trouve même qu’elle fait de beaux efforts pour être civile avec les résidents de l’hôtel malgré l’ennui qui la guette et les rigueurs de la saison. Ici M.C. Beaton a mis tout l’humour sur la sorcière et ses produits « miracle », sur la relation entre Agatha et l’inspecteur Jimmy Jessop (tandis que James Lacey et Charles Fraith cherchent malgré tout à avoir des nouvelles de leur amie). Va-t-on croire aux belles promesses vertueuses d’Agatha de retour à Carsely ? C’est que nous verrons au prochain épisode
« Elle était descendue au Garden Hotel, « petit mais luxueux », selon la brochure. Elle regrettait maintenant de ne pas avoir choisi un lieu plus design, moderne et clair. Le Garden Hotel ne semblait pas avoir tellement changé depuis l’époque victorienne. De hauts plafonds, une moquette épaisse et des murs très solides : le lieu était aussi silencieux qu’une tombe. Les autres résidents n’étaient plus tout jeunes. Rien de plus pénible pour une femme d’âge mûr, consciente du temps qui passe et de l’inexorabilité de sa propre vieillesse. Agatha avait brusquement compris pourquoi les hommes d’une cinquantaine d’années s’épanouissaient en jean, boots et blouson de cuir à la recherche d’une minette à exhiber. Elle marchait beaucoup, bien décidée à perdre du poids et à rester en forme.
Dans la salle à manger du Garden, il lui avait suffi d’un regard sur les autres clients pour envisager un lifting. »
« La voiture d’Agatha parcourut en cahotant le chemin menant à la ferme. «Il fait encore plus froid ici qu’à Wyckhadden, dit-elle en regardant les champs blanchis par le givre.
– L’air est un peu plus doux en bord de mer, mais pas tant que ça.
– C’est sérieux votre histoire de neige? demanda Agatha en se garant.
– Un fond froid provenant de Sibérie.
– C’est toujours de la faute de la Sibérie, ronchonna Agatha. Qu’ils se les gardent leurs foutus fronts froids.
– La raison pour laquelle ils nous les envoient, c’est qu’ils savent que nous aimons nous plaindre du temps qu’il fait. C’est le sujet de conversation préféré des Britanniques, après tout.
– Ça et les meurtres.» »
M.C. BEATON, Agatha Raisin enquête – Sale temps pour les sorcières, traduit de l’anglais par Amélie Juste-Thomas, Albin Michel, 2018
Le Mois anglais 2021
Petit Bac 2021 – Gros mot