Le directeur général du Centre national de transfusion sanguine au Cameroun revient sur les stratégies qu’elle et son équipe entendent adopter.
Il y a un gap à combler en besoin de sang. La stratégie de promotion du don de sang aujourd’hui au Cameroun est-elle efficace?
Ailleurs, le plus grand nombre de donneurs de sang sont ceux-là qu’on appelle donneur bénévole, non rémunéré et régulier. Par contre, les Camerounais n’ont pas cette culture-là. Il est difficile qu’ils se lèvent d’eux même pour faire des dons de sang. Nous sommes obligés de les sensibiliser pour essayer de changer les mentalités. Le don de sang n’est pas un geste dangereux. Il ne nuit pas à la santé. Mais, il y a beaucoup de mythes et de croyances au Cameroun autour du don de sang, la population est réticente à ce sujet. Les stratégies que nous avons mises en place sont celles de travailler avec des associations œuvrant pour le don de sang. Ils collaborent avec nous pour aller auprès de la communauté afin de mieux les sensibiliser. Normalement, ça devrait marcher mais il y a encore du travail à faire dessus.
N’y a-t-il pas d’insuffisances qui font en sorte que le résultat visé ne soit pas obtenu?
J’ai pris service au Centre national de transfusion en octobre 2020. Ce centre a été créé en 2019 par un décret présidentiel. Donc c’est nouveau. Mais, c’est un grand pas dans le domaine pour le pays. Mon équipe et moi sommes encore en train d’analyser afin de voir ce qu’il y a lieu de faire, d’adopter de nouvelles stratégies
Quelle est la courbe d’évolution du don de sang ces dernières années ?
Il est vrai que ce n’est pas assez suffisant, mais, la courbe d’évolution de don de sang est plutôt ascendante. En 2019, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Cameroun devrait avoir au minimum 400 000 dons de sang pour couvrir les besoins des Camerounais et cette même année on a collecté103 359 poches de sang ; ce qui donne à peu près 25,8% de collectes ; ce qui était insuffisant mais néanmoins satisfaisant. En 2020 il y a eu une chute terrible à cause du Covid-19. On enregistre au moins 22 à 40% de chute en ce qui concerne le don de sang et celui des donneurs bénévoles réguliers. La journée que nous célébrons aujourd’hui nous permettra une fois de plus de sensibiliser tous les Camerounais à ce sujet. Et en même temps remercier ceux-là qui le font déjà pour sauver des vies.
Comment est-ce que vous vous assurez de la qualité du sang donné ?
Au Centre national de transfusion, la qualité du sang est assurée au niveau national. Elle a une garantie fiable. Pour l’instant, nous sommes dans une phase transitoire puisqu’on vient de démarrer. Mais, les banques de sang hospitalières ont toujours été les meilleures. Chaque directeur fournit ce qu’il peut pour la qualité du sang. Certaines structures prennent de grandes mesures pour améliorer la sécurité transfusionnelle et d’autres ne le font pas donc tout dépend du directeur de l’hôpital ou de l’institution.