Après de nombreux renvois, la première visite de l’Agence nationale de radioprotection (Anrp)par le chef du département ministériel qui en assure la tutelle technique s’est enfin concrétisée hier lundi 14 juin.
Dans le cadre du suivi des activités de la feuille de route 2021 des institutions sous tutelles du Ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation (Minresi), une séance de visite de travail a été effectuée hier 14 juin dans les installations de l’Anrp par Madeleine Tchuinte, patron du Minresi. Le but était celui de passer au scanner des équipements de pointe acquis et renforcés entre 2014 et 2016 par le Contrat-plan Etat/Anrp signé en 2013. Notamment : le lecteur de dosimètres automatique pouvant lire 200 dosimètres à la fois ; un effaceur de dosimètres automatique pouvant effacer 50 dosimètres à la fois ; un logiciel spécialisé pour la gestion d’un laboratoire de dosimétrie, des dosimètres en quantité suffisante et un imposant bâtiment à niveau. Pour le ministre, il faut voir clair sur les compétences techniques et managériales de l’entreprise que dirige le Dr Augustin Simo, directeur général depuis le 30 juillet 2018.
« Il m’a semblé opportun d’attendre la livraison de ce joyau architectural pour programmer cette visite de travail, à l’effet de mieux apprécier l’évolution de l’Anrp et ses perspectives à court et moyen termes. », explique la Minresi. A en croire la plaquette mise à notre disposition, l’Anrp en ce qui concerne ses laboratoires, dispose d’un service de dosimétrie qui prend en charge à la fois des patients, des professionnels, du public et de l’environnement. A date, elle assure le suivi dosimétrique de près de 1000 travailleurs dans plusieurs établissements hospitaliers et industriels et peut déjà assurer la surveillance de tous les travailleurs sous rayonnement ionisants du Cameroun et même de la sous-région Afrique centrale. Selon son service de gestion des déchets radioactifs (Sgdr), l’entreprise a lancé en 2013 une vaste campagne de recherche, localisation et sécurisation des sources radioactives orphelines au Cameroun. Au total 31 sources radioactives sans emploi ont été inventoriées. Pour le service de radio-analyse et de spectrométrie, l’équipement à fluorescence lui permet d’analyser plusieurs éléments du tableau de classification périodique à la fois, depuis le sodium jusqu’à l’uranium, et fournit des avancées décisives dans l’analyse multi-élémentaire des concentrations en éléments majeurs, mineurs et traces.
Sûreté radiologique et nucléaire
Au clair, l’Anrp est une structure très spéciale dont les missions ont été définies par le décret présidentiel No 2002/250 du 31 octobre 2002 portant sa création, son organisation et son fonctionnement. Aux termes de ce décret l’Anrp a donc pour mission principal la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les effets nocifs des rayonnements ionisants. A ce titre, elle est changée entre autres de proposer des normes en matière de radioprotection, de développer vec les organismes nationaux et internationaux intéressés, la coopération scientifique et technique en matière de radioprotectionmais surtout demettre en œuvre, en liaison avec les services compétant de l’Etat, la politique nationale de sûreté radiologique et nucléaire, de sécurité nucléaire et de l’application des garanties selon la loi No 2019/012 du 19 juillet 2019 portant cadre général de sureté radiologique et nucléaire. Cette loi consacre l’arrimage de la législation nationale aux dispositions de divers instruments juridiques internationaux du domaine nucléaire auxquels le Cameroun fait partie. « J’instruis le directeur général et son équipe d’appliquer rigoureusement la loi et de réprimer, les irrégularités relatives à la radioprotection qu’ils observeront dans les établissements utilisant les sources de rayonnements ionisants, notamment lorsque la santé des populations est en jeu ».