«La mission que j'ai reçue (...) est de bâtir une stratégie fiscale à taux de prélèvements obligatoires constant. D'ici à 2012, la priorité absolue est d'éliminer le déficit public, elle n'est pas de baisser les impôts. La situation de nos finances publiques nous l'interdit.» C'est ce qu'a affirmé la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, dans une interview parue ce vendredi dans «Les Echos».
«La mission que j'ai reçue (...) est de bâtir une stratégie fiscale à taux de prélèvements obligatoires constant. D'ici à 2012, la priorité absolue est d'éliminer le déficit public, elle n'est pas de baisser les impôts. La situation de nos finances publiques nous l'interdit.» C'est ce qu'a affirmé la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, dans une interview parue ce vendredi dans «Les Echos».
«Le contexte économique et financier que nous connaissons exclut un grand soir fiscal, tout autant que l'instauration de dégrèvements d'impôts massifs», insiste-t-elle.
Craintes d'un plan de rigueur
Des déclarations qui risquent bien de relancer les interrogations sur un éventuel plan de rigueur préparé par le gouvernement. Fin juin, le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Didier Migaud (PS), avait déclaré redouter «un plan de rigueur d'une ampleur sans précédent», après l'annonce par le Premier ministre d'une révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2008 (entre 1,7 et 2% au lieu de 2,25%). Prévisions encore revues à la baisse le 15 juillet dernier par Christine Lagarde, qui a affirmé que l'on serait «plus près de 1,7% que de 2% cette année».
La ministre indique dans «Les Echos» que le gouvernement va «dans les semaines qui viennent formaliser trois orientations qui seront mises en oeuvre dès le projet de loi de finances pour 2009»: «l'équité fiscale», l'environnement et la «compétitivité des entreprises».
Le quotidien économique précise que ces grands axes, issus de la revue générale des prélèvements obligatoires voulue par le président Nicolas Sarkozy, sont consignés dans un «document d'orientation sur les évolutions de la politique fiscale» qui forment les «piliers de la stratégie fiscale d'ici à 2012».
Plafonnement des niches fiscales dès 2009
Christine Lagarde confirme par ailleurs qu'elle «réfléchit au moyen de plafonner les niches qui ne le sont pas encore, au cas par cas» dès 2009. Elle se prononce pour une «remise à plat» des exonérations accordées dans les DOM-TOM, affirmant qu'on «ne peut plus tolérer que certains contribuables exploitent ces dispositifs dans des proportions relevant de l'inéquité, pour ne pas dire de l'abus».
La ministre va plus loin: «Nous ne pouvons pas faire l'économie d'une réflexion sur un plafonnement global, malgré la question constitutionnelle», dit-elle, estimant que «c'est un sujet politiquement juste, et plus efficace que l'instauration d'un impôt minimal». Christine Lagarde avait pourtant émis des doutes sur l'opportunité d'un plafonnement global de ces niches, préconisé par la commission des Finances de l'Assemblée nationale qui en avait dénombré 486 pour un coût total de 73 milliards d'euros.
source: http://www.20minutes.fr/